L'affaire Maassen relancée, le compromis remis en cause

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Le spd veut renegocier le compromis sur l'ex-chef du renseignement interieur[reuters.com]
(Crédits : Axel Schmidt)

BERLIN (Reuters) - La dirigeante du Parti social-démocrate allemand, Andrea Nahles, a demandé vendredi à Angela Merkel de renégocier le compromis trouvé avec les conservateurs sur le sort de Hans-Georg Maassen, ancien chef du renseignement intérieur mis en cause pour ses propos sur les violences de Chemnitz.

Réagissant à cette demande, un porte-parole du gouvernement fédéral a déclaré qu'Angela Merkel jugeait "opportun" de revoir ce compromis très contesté à gauche. "La chancelière trouve qu'il est juste et opportun de revoir les questions en suspens et de trouver une solution commune et durable", a dit Steffen Seibert.

Le porte-parole de l'Union chrétienne-sociale (CSU), la très droitière alliée bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Merkel, n'a pas exclu de nouvelles discussions "si un consensus est possible". "Nous y réfléchissons", a-t-il dit.

La chancelière a déclaré en début de soirée qu'elle et les dirigeants des autres partis de la coalition de gouvernement souhaitaient trouver une solution durant le week-end afin de clore le dossier.

"Nous sommes convenus de réexaminer la situation", a-t-elle dit aux journalistes. "Nous souhaitons trouver une solution commune et viable, et le faire au cours du week-end".

Maassen, qui a douté de l'existence de "chasse aux migrants" en marge de manifestations d'extrême droite à Chemnitz, dans l'ex-Allemagne de l'Est, a été relevé mardi de ses fonctions à la tête de l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) et muté au ministère de l'Intérieur, à un poste mieux rémunéré.

"Les réactions très majoritairement négatives de citoyens montrent que nous avons commis une erreur", écrit la présidente du SPD à la chancelière et à Horst Seehofer, ministre de l'Intérieur et dirigeant de la CSU.

"Nous avons perdu la confiance au lieu de la rétablir. Cela devrait nous donner toutes les raisons de suspendre et de reconsidérer cet accord", ajoute-t-elle.

Selon un sondage mené par l'institut Infratest Dimap pour ARD DeutschlandTrend et publié vendredi, le bloc conservateur CDU-CSU recueillerait 28% des voix si des élections étaient organisées aujourd'hui, devant le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), crédité de 18% des suffrages. Le SPD recueillerait 17% des voix.

D'après un sondage INSA, près de la moitié des Allemands sont favorables à des élections législatives anticipées.

Lors du scrutin de septembre dernier, le bloc CDU-CSU a obtenu 32,9% des voix, devant le SPD, 20,5%. L'AfD a fait son entrée au Bundestag avec 12,6% des suffrages.

(Holger Hansen et Maria Sheahan; Henri-Pierre André, Guy Kerivel et Eric Faye pour le service français)