France : Perspectives assombries pour le logement individuel neuf

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France: perspectives assombries pour le logement individuel neuf[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Le marché de la construction de maisons individuelles neuves devrait accuser cette année une chute plus marquée que prévu jusqu'ici, a annoncé vendredi la LCA-FFB (Les Constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment), en pointant une nouvelle fois l'impact négatif des mesures fiscales décidées l'an dernier par le gouvernement.

En 2018, les ventes brutes de maisons individuelles neuves devraient afficher un recul compris entre 12% et 15% par rapport à 2017, "avec tous les impacts négatifs associés sur l'emploi et l'activité", prévient cette fédération regroupant principalement les constructeurs de maisons individuelles, qui avait évoqué une baisse plus limitée (8% à 10%) dans ses précédentes prévisions livrées en février.

Leur progression avait déjà marqué le pas l'an dernier, avec une hausse limitée à 1% - après des taux de croissance à deux chiffres en 2015 et 2016 - qui avait porté le total des ventes à 135.000 unités. Pour 2018, la nouvelle estimation de LCA-FFB se situe dans une fourchette de 115.000 à 120.000 ventes.

"On a encore un niveau d'activité qui n'est pas mauvais mais là, attention, on commence à amorcer la chute", a déclaré lors d'une conférence de presse le président de LCA-FFB, Patrick Vandromme, également président de Maisons France confort.

Après une année 2019 dans la même veine, "le problème, c'est surtout 2020 (...) on va vraiment rentrer dans une période qui sera beaucoup plus brutale que celle que l'on connaît aujourd'hui", a-t-il prévenu en évoquant la perspective d'une remontée des taux et de la fin programmée de certaines aides au logement.

Pour la LCA-FFB, la suppression des aides personnelles au logement en accession ("APL accession"), le resserrement progressif du prêt à taux zéro (PTZ) et sa disparition programmée pour 2020 dans les zones dites B2 (communes moyennes et périurbaines) et C (zones rurales) figurent en effet parmi les principales raisons de la chute du marché des maisons neuves, qui s'est déjà manifestée au premier semestre dans l'ensemble des régions métropolitaines.

Selon des estimations livrées lors de la même conférence de presse par Benoît Catel, directeur général du Crédit Foncier, en l'absence de ces dispositifs facilitant parfois le bouclage de plans de financement, ce sont près de 30.000 opérations d'accession à la propriété - dont 20.000 dans le neuf - qui ne se réaliseront pas sur l'ensemble de l'année 2018.

Pour Benoît Catel, même si "on a souvent dit que (...) les aides ça ne sert à rien parce qu'en fait ça fait augmenter les prix (...) la réalité c'est que quand vous les supprimez, les opérations ne se font pas".

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)