Les syndicats proposent leur agenda social au patronat

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PARIS (Reuters) - Les cinq organisations syndicales représentatives ont invité mardi les représentants du patronat à se saisir d'un agenda social propre aux partenaires sociaux, signe d'une volonté de faire valoir l'importance du paritarisme et de s'affranchir du rythme de réformes imposé par l'exécutif.

"Nos organisations syndicales sont très attachées au dialogue social et à la négociation collective interprofessionnelle entre les interlocuteurs sociaux, facteurs de progrès social au bénéfice tant des salariés que des entreprises", peut-on lire dans la lettre signée par les dirigeants de la CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC et adressée au Medef, à la CPME et à l'U2P.

"Dans ce cadre, et comme nous l'avons déjà évoqué ensemble, nous vous invitons à établir entre nos huit organisations représentatives au niveau national un agenda de délibérations et de négociations interprofessionnelles à débuter rapidement."

La lettre invite à l'ouverture d'une négociation sur la qualité de vie au travail, en parallèle des concertations en cours avec le gouvernement sur la santé au travail.

Les organisations syndicales appellent de leurs voeux deux délibérations portant sur les thèmes: "Transitions numérique, écologique et énergétique: nouvelles formes d'emploi et travailleurs des plates-formes", ainsi que "Discrimination dans l'accès au travail quelles qu'en soient les modalités (embauches, stages, apprentissage, formation, etc.)".

Elles réclament également une réflexion commune sur le thème: "Quel modèle économique et social en Europe?".

Le document salue par ailleurs la reprise de la négociation sur l'encadrement, qui vise à redéfinir le statut de cadre à la suite de la fusion des caisses complémentaires de retraite, Agirc et Arrco, suspendues depuis mi-mars.

Emmanuel Macron avait annoncé en juillet la mise en place d'un agenda social concerté entre les partenaires sociaux et l'Etat, dans une volonté d'ouvrir "une autre séquence" face aux critiques des syndicats sur un manque de dialogue de la part de l'exécutif.

Cette séquence commence par les négociations sur l'assurance chômage puis se poursuivra sur la santé au travail à la mi-octobre. D'autres discussions "chères aux partenaires sociaux" pourraient également être annoncées, dont l'une sur l'avenir du paritarisme ou encore sur l'Europe.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)