Première condamnation pour outrage sexiste

reuters.com  |   |  337  mots
Premiere condamnation pour outrage sexiste[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Le tribunal correctionnel d'Evry a prononcé vendredi la première condamnation en France pour outrage sexiste, délit instauré par une loi du 3 août 2018, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Justice et du tribunal.

Cette première a été saluée par la secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, à l'origine de ce texte.

Les faits, commis à Draveil (Essonne) remontent au 19 septembre. Un homme d'une trentaine d'années et fortement alcoolisé, déjà condamné dans le passé pour violences, s'en est pris dans un autobus à une heure de pointe à une jeune passagère de 21 ans, à qui il asséné une claque sur les fesses avant de l'insulter, précise-t-on de source judiciaire.

Puis l'homme a malmené le chauffeur de l'autobus, venu à la rescousse de la jeune femme. Le chauffeur a verrouillé les portes de l'autobus jusqu'à l'arrivée de la police et son arrestation, ajoute-t-on, confirmant une information du Parisien.

"Bravo pour la réactivité du chauffeur de bus et (la) mise en œuvre de la sanction", a commenté Marlène Schiappa sur son compte Twitter. "Ensemble mettons fin aux violences sexistes et sexuelles."

L'agresseur a été jugé vendredi en comparution immédiate. Le tribunal a retenu, comme l'y invite la loi, la circonstance aggravante que constitue le fait que les outrages sexistes aient été commis dans un véhicule affecté au transport collectif de voyageurs, ce qui a valu une amende de 300 euros à l'agresseur.

Celui-ci a également été condamné à neuf mois de prison, dont six avec sursis, avec mise à l'épreuve pendant deux ans, obligations de soins, de travail et d'indemnisation des parties civiles, pour violences en récidive sur personne chargée d'une mission de service public, agression sexuelle commise en état d'ivresse manifeste et refus de se soumettre au dépistage de l'état alcoolique. Il a été incarcéré et inscrit au fichier des personnes délinquantes sexuelles (Fijais).

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)