Allemagne : Trump, Brexit et xénophobie entravent la croissance

reuters.com  |   |  372  mots
Allemagne: trump, brexit et xenophobie entravent la croissance[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - La fédération patronale allemande BDI a abaissé mardi sa prévision de croissance 2018, évoquant les risques engendrés par une demande moins forte de l'étranger, en raison du Brexit et de la politique commerciale des Etats-Unis, et par la montée de la xénophobie.

La BDI s'attend désormais à une croissance de 2,0% de l'économie allemande cette année, et non plus de 2,25%, a déclaré son président, Dieter Kempf, à la radio Deutschlandfunk.

Les exportations sont attendues en hausse de 3,5% en termes réels et non de 5% comme estimé précédemment par la BDI.

"La politique commerciale du président américain (Donald) Trump mais également un Brexit qui se rapproche freinent l'investissement dans le monde entier et par contrecoup les exportations allemandes", a déclaré Dieter Kempf.

"Il faut de toute urgence que les Etats-Unis et la Chine désarmorcent le conflit", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs qu'il était grand temps de moderniser le cadre juridique de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les instituts économiques qui conseillent le gouvernement allemand devraient eux aussi revoir leur prévision de croissance 2018 à la baisse la semaine prochaine, de 2,2% à 1,8%, selon des sources gouvernementales.

Dieter Kempf, qui n'a pas pour habitude d'intervenir directement dans le débat sur la politique intérieure, n'en déclare pas moins que l'économie allemande risque de payer le prix d'une vague nationaliste après les violentes manifestations de Chemnitz, une ville de l'est de l'Allemagne, consécutives à un meurtre imputé à des migrants.

"Un nationalisme prétendument amoureux de la patrie et déclarant que tout ce qui est étranger est ennemi a tort", dit-il. "Il constitue une menace pour le modèle économique de notre industrie qui se fonde sur l'ouverture et met en péril la prospérité et l'emploi".

La première économie européenne a connu neuf années de croissance et cela ne semble pas fini mais Dieter Kempf affirme qu'il faut de toute urgence que les Allemands se préparent à l'éventualité d'une récession; "Il faut prendre des précautions et tout de suite".

(Riham Alkousaa, Juliette Rouillon et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Blandine Hénault et Patrick Vignal)