BERLIN (Reuters) - Une réduction des émissions de dioxyde de carbone au-delà de l'objectif de 30% d'ici 2030 pourrait entamer la compétitivité des constructeurs automobiles européens, a déclaré mardi la chancelière allemande Angela Merkel.

Les députés européens, soutenus par le ministère allemand de l'Environnement, défendent un objectif de réduction de 45% des émissions de CO2 d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021 pour les véhicules de tourisme et les petits utilitaires.

Angela Merkel est intervenue dans le bras de fer entre les écologistes et les constructeurs en approuvant l'objectif de 30% initialement fixé par la Commission européenne.

"La proposition de la Commission est une base raisonnable", a-t-elle dit devant des chefs d'entreprise à Berlin. "Tout ce qui irait au-delà (de cet objectif) comporte le risque de voir l'industrie automobile être exclue de l'Europe et les constructeurs produire des véhicules ailleurs que nous achèterions ici."

Les objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre par les automobiles doivent faire l'objet de négociations entre les Etats membres de l'Union européenne et le Parlement européen.

Les ministres européens de l'Ecologie ont prévu de se réunir début octobre et le Parlement européen fera connaître sa position en séance plénière le mois prochain.

L'Allemagne est particulièrement vigilante sur cette question en raison du poids que représente l'industrie automobile dans son économie.

(Markus Wacket; Pierre Sérisier pour le service français, édité par Bertrand Boucey)