En Estonie, le pape dénonce "la menace des armes"

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En estonie, le pape denonce la menace des armes[reuters.com]
(Crédits : Vatican Media)

TALLINN (Reuters) - Les nations ne devraient pas mesurer leur force à l'aune de leurs capacités militaires, a déclaré le pape François mardi, au quatrième et dernier jour d'une visite dans les pays baltes, aux portes de la Russie.

"La force d'un peuple ne s'appuie pas sur la menace des armes", a dit le chef de l'Eglise catholique dans son homélie lors d'une messe à Tallinn, la capitale de l'Estonie.

"Certains parlent haut, pleins d'assurance, sans avoir ni doutes ni hésitations. D'autres crient et menacent d'utiliser leurs armes, de déployer des troupes, de mettre en oeuvre des stratégies (...) Ainsi, ils semblent plus forts", a-t-il poursuivi.

"Il ne s'agit pas pour eux de rechercher quelle est la volonté de Dieu mais de prendre le pouvoir afin de l'emporter sur les autres", a ajouté François.

Depuis près de trente ans qu'ils ont retrouvé leur indépendance, les trois Etats baltes - Estonie, Lettonie et Lituanie - regardent toujours avec inquiétude leur puissant voisin russe et ont adhéré à l'Union européenne ainsi qu'à l'Alliance atlantique.

Le niveau de vie a fait un bond spectaculaire et le pape a tenu à mettre en garde les fidèles contre le matérialisme.

"Vous n'avez pas gagné votre liberté pour vous retrouver esclaves du consumérisme, de l'individualisme ou de la soif de puissance et de domination", a-t-il lancé.

Plus tôt dans la journée, il avait évoqué les affaires de pédophilie qui secouent l'Eglise. Les jeunes ont raison de s'indigner de la façon dont ces affaires ont parfois été ignorées, a-t-il dit.

"Il y a de quoi être indigné quand les scandales, sexuels ou économiques, ne sont pas clairement condamnés et punis", a-t-il admis devant un millier de jeunes réunis dans une église luthérienne.

Le chef de l'Eglise catholique en Allemagne, le cardinal Reinhard Marx, a demandé pardon mardi aux milliers de victimes d'agressions sexuelles de la part de religieux, des affaires qui remontent parfois à près de soixante-dix ans.

(Andrius Sytas et Philip Pullella; Guy Kerivel pour le service français)