Corbyn prévient May, le Labour votera contre le plan de "Chequers"

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Le labour votera contre le plan de chequers, redit corbyn[reuters.com]
(Crédits : Phil Noble)

par Elizabeth Piper et Kylie MacLellan

LIVERPOOL, Angleterre (Reuters) - Le chef de file des travaillistes, Jeremy Corbyn, a assuré mercredi que le Labour voterait contre un accord sur le Brexit sur la base des propositions actuelles de Theresa May, contenues dans son "plan de Chequers".

Dans son discours de clôture du congrès annuel du parti, à Liverpool, Corbyn s'est employé à montrer que sa formation était prête à assumer le pouvoir en cas d'élections législatives anticipées - qu'il appelle de ses voeux -, donnant des précisions sur ce qu'il a appelé un "plan radical pour reconstruire et transformer notre pays".

"En l'état actuel des choses, le Labour votera contre le plan de Chequers ou tout ce qui en restera, et s'opposera à un Brexit sans accord", a dit le leader travailliste aux délégués du parti.

Réunis en sommet informel à Salzbourg, les Vingt-Sept ont appelé la semaine dernière la Première ministre britannique à revoir sa copie et à présenter un autre plan que celui dit de Chequers. De retour d'Autriche, Theresa May a souligné que les négociations étaient "dans l'impasse" et a réclamé du respect à ses partenaires européens.

"Il est inconcevable que nous quittions l'Europe sans qu'il y ait d'accord - ce serait une catastrophe pour le pays. C'est pourquoi, si le Parlement rejette un accord présenté par les Tories ou si le gouvernement ne parvient pas même à conclure un accord, nous devrons aller vers des élections législatives. Si ce n'est pas le cas, tout peut arriver", a dit Corbyn.

Le Labour a adopté mercredi à une écrasante majorité une motion prévoyant la possibilité d'un second référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne.

Corbyn privilégie pour sa part des élections anticipées - l'actuelle législature s'achève théoriquement en 2022 - et s'efforce, sur la question du Brexit, de ménager la frange de l'électorat travailliste qui a voté en juin 2016 pour une sortie de l'UE, lui qui s'était opposé en 1975 au maintien du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne.

En déclarant qu'il voterait contre Chequers, il jette le gant à Theresa May, dont la majorité parlementaire qui dépend du soutien des unionistes nord-irlandais du DUP ne tient qu'à treize voix - plusieurs dizaines d'élus conservateurs pourraient rompre avec la discipline de vote.

Corbyn a cependant indiqué à la Première ministre conservatrice que le Labour soutiendrait un accord de Brexit raisonnable qui, a-t-il énuméré, "inclurait une union douanière, le non-rétablissement d'une frontière dure en Irlande et protégerait les emplois, les droits des travailleurs et les normes protégeant l'environnement et les consommateurs".

"Mais si vous ne pouvez pas négocier cet accord, alors vous devrez laisser la place à un parti qui en sera capable", a-t-il ajouté tandis que de nombreux délégués se mettaient à scander son nom.

(Eric Faye et Henri-Pierre André pour le service français)