25% des Français se disent stigmatisés au travail

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25% des francais se disent stigmatises au travail[reuters.com]
(Crédits : Jo Yong Hak)

PARIS (Reuters) - Une personne active sur quatre déclare avoir déjà été confrontée à des propos ou comportements stigmatisants dans le cadre de son travail, qu'ils soient sexistes, homophobes, racistes, liés à la religion, au handicap ou à l'état de santé, selon le baromètre de la perception des discriminations dans l'emploi du Défenseur des droits publié jeudi.

En moyenne, 14% des personnes interrogées en 2016 dans cette étude déclarent avoir été exposées au moins une fois à des propos ou comportements sexistes depuis les cinq dernières années, 9% à des propos ou comportements racistes, 5% à des propos ou comportements liés à leur handicap ou leur santé, 5% à des propos liés à la religion, et 3% à de l'homophobie.

Les femmes de couleur sont la catégorie qui rapporte le plus d'expériences stigmatisantes, à hauteur de 54%.

L'étude montre par ailleurs que ces expériences sont souvent accompagnées d'autres formes d'attitudes hostiles en emploi, comme de la discrimination ou de la dévalorisation du travail.

En moyenne, plus de la moitié de la population active (56%) estime avoir été dévalorisée injustement à son travail, que l'on a sous-estimé ses compétences ou qu'on lui a fait comprendre qu'"en faire plus" permettrait que son travail soit reconnu.

"Encore aujourd'hui, les propos et comportements sexistes, homophobes, racistes liés à la religion, handiphobes ou liés à l'état de santé au travail sont minimisés dans les milieux de travail, en particulier lorsqu'ils tentent d'être justifiés par l'humour", indique le rapport.

Le Défenseur des droits précise qu'au regard du cadre juridique régissant les relations de travail, notamment celui de la non discrimination, les situations dans lesquelles les personnes subissent à la fois des propos et comportements stigmatisants, des expériences de discrimination au travail et des situations de dévalorisation pourraient être qualifiées juridiquement de harcèlement au travail.

L'étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 5.117 personnes représentatif de la population française en métropole interrogées du 18 février au 26 mai 2016, le résultats étant utilisés dans le baromètre l'étant pour la seule population active (3.551 personnes)

(Caroline Pailliez, édité par Yann Le Guernigou)