Les tensions commerciales, menace pour la croissance

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Les tensions commerciales menacent la croissance[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

FRANCFORT (Reuters) - Les tensions commerciales pourraient encore freiner la croissance dans la zone euro et les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) se sont interrogés le mois dernier sur l'opportunité de revoir en baisse leur évaluation des risques, montre le compte-rendu de la réunion de septembre publié jeudi.

Mais ils ont conclu que l'économie de la zone euro faisait preuve d'une grande résistance et que les risques entourant les perspectives de croissance restaient équilibrés, même si certains d'entre eux ont souligné que les facteurs responsables du récent ralentissement pourraient ne pas être temporaires, selon le compte-rendu de la réunion du 13 septembre.

La BCE a laissé sa politique monétaire inchangée à l'issue de sa réunion et confirmé son intention de cesser ses achats d'actifs sur les marchés fin décembre, tout en répétant envisager de relever ses taux au plus tôt à l'été 2019.

"Il a été noté que certains facteurs responsables des révisions (à la baisse de la croissance) pourraient ne pas être entièrement de nature transitoire", selon le compte rendu. "Il a aussi été souligné que la baisse de la demande extérieure pourrait avoir des répercussions plus importantes sur la demande intérieure."

Si certains membres du Conseil des gouverneurs ont estimé que la situation pourrait justifier une révision à la baisse de l'évaluation des risques, les débats ont abouti à un accord sur le fait que la vigueur sous-jacente de l'économie suffisait à compenser les risques à la baisse.

Les responsables de la BCE ont aussi conclu que l'impact réel des tensions commerciales avait jusqu'alors été limité mais qu'elles pourraient avoir un impact sur le long terme.

"Les indicateurs à haute fréquence se sont stabilisés et restent à des niveaux élevés, soulignant la vigueur générale de l'activité économique", a dit lors de la réunion l'économiste en chef de la banque centrale, Peter Praet, selon le compte rendu.

Si la BCE n'a pour l'instant pas manifesté explicitement son intention de relever ses taux d'intérêt, plusieurs de ses responsables, dont Peter Praet, ont laissé entendre que l'anticipation par les marchés d'une première hausse de taux au quatrième trimestre 2019 suivie de relèvements supplémentaires modestes, leur convenait.

Lors de la réunion du mois dernier, les membres du Conseil des gouverneurs ont aussi conclu que les pressions inflationnistes continuaient d'augmenter et de se généraliser, préfigurant ainsi une accélération de l'inflation vers l'objectif de la BCE, à savoir un taux légèrement inférieur à 2%.

(Balazs Koranyi, Juliette Rouillon et Marc Angrand pour le service français, édité par Blandine Hénault)