La mise en examen de Le Pen aggravée pour les emplois au Parlement européen

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Le pen entendue sur les emplois au parlement europeen[reuters.com]
(Crédits : Max Rossi)

PARIS (Reuters) - Marine Le Pen a été mise en examen vendredi pour détournement de fonds publics dans le cadre de l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs du Front national au Parlement européen, a-t-on appris auprès de l'un de ses avocats.

La présidente du parti d'extrême droite, rebaptisé cette année Rassemblement national (RN), avait déjà été mise en examen en juin 2017 dans ce dossier, mais seulement pour abus de confiance et complicité d'abus de confiance.

La justice soupçonne la formation lepéniste d'avoir mis sur pied un système frauduleux consistant à faire embaucher ses permanents en qualité d'assistants parlementaires, rémunérés avec des deniers européens.

Le Parlement de Strasbourg évalue le préjudice subi à sept millions d'euros.

En cas de procès, Marine Le Pen pourrait encourir une peine nettement plus lourde qu'auparavant puisque le détournement de fonds publics est passible de dix ans de prison et d'un million d'euros d'amende, contre trois ans et 375.000 euros dans le cas du simple abus de confiance.

Cette requalification lui a été signifiée par le juge d'instruction qui l'a entendue vendredi au palais de justice de Paris.

Selon son avocat Rodolphe Bosselut, joint par Reuters, Marine Le Pen n'a pas souhaité s'exprimer sur le fond en attendant l'examen, le 27 novembre, d'un recours devant la chambre criminelle de la Cour de cassation.

La défense de la députée du Pas-de-Calais estime en effet qu'il y a dans cette affaire une violation de la séparation des pouvoirs, les magistrats n'ayant selon elle pas à s'immiscer dans le travail des élus.

Marine Le Pen accuse régulièrement la justice de mener des persécutions contre son parti.

"J'ai l'impression que l'instruction se poursuit tambour battant. Je n'ai pas l'impression que ce soit le même rythme pour le Modem, pour La France insoumise", a déclaré Rodolphe Bosselut.

D'autres cadres de haut rang, comme Nicolas Bay et Louis Aliot, de même que certains de leurs collaborateurs ou ex-collaborateurs, sont également sous le coup d'une mise en examen dans ce dossier à risque pour le RN.

(Service France, Simon Carraud et Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)