Khashoggi : Désistements en cascade à la conférence économique de Ryad

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Khashoggi: desistements en cascade a la conference economique de ryad[reuters.com]
(Crédits : Johannes Christo)

NEW YORK/DUBAI (Reuters) - Plusieurs entreprises du secteur des médias ont décidé de ne pas participer à une importante conférence économique organisée du 23 au 25 octobre à Ryad, à la suite de la disparition inexpliquée du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a également annoncé vendredi qu'il n'irait pas à Ryad, contrairement au secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, qui entend toujours s'y rendre.

La rédactrice en chef de The Economist, Zanny Minton Beddoes, ne se rendra pas dans la capitale saoudienne pour la Saudi Future Investment Initiative Conférence (SFIIC), surnommée "le Davos du désert", destinée à attirer des investissements dans le royaume.

Andrew Ross Sorkin, journaliste à CNBC et au New York Times, s'est désisté et s'est dit "terriblement bouleversé par la disparition du journaliste Jamal Khashoggi et les informations faisant état de son assassinat".

Les chaînes CNN et CNBC et le Financial Times ont aussi annoncé qu'ils retiraient leur participation.

Le New York Times a décidé de ne pas parrainer la conférence de Ryad, a annoncé sa porte-parole Eileen Murphy.

Le directeur général d'Uber Technologies, Dara Khosrowshahi, a également décidé de ne pas s'y rendre, faute d'éléments nouveaux sur cette affaire. Celui de Viacom, Bob Bakish, qui devait prendre la parole à Ryad, ne fera finalement pas le déplacement, a précisé le porte-parole de sa société, Justin Dini.

Bloomberg a aussi renoncé à être partenaire média de l'événement.

Jamal Khashoggi a écrit des articles pour le Washington Post, un journal dont le propriétaire est le patron d'Amazon.com, Jeff Bezos.

Le PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, doit prendre la parole pendant la conférence, tout comme le patron de Mastercard, Ajay Banga.

Steve Case, l'un des fondateurs d'AOL, a annoncé qu'il n'irait pas à Ryad "à la lumière des récents événements".

Le milliardaire britannique Richard Branson a déclaré que son Virgin Group allait suspendre ses discussions avec le Public Investment Fund saoudien à propos d'un investissement d'un milliard de dollars.

L'ancien secrétaire américain à l'Energie Ernest Moniz, engagé comme conseiller dans le grand projet NEOM de zone de développement économique sur les rives de la mer Rouge, estimé à 500 milliards de dollars, a lui aussi pris ses distances avec Ryad.

(Imani Moise, Saeed Azhar, avec Yara Bayoumy, Ismail Shakil, Rama Venkat, Doina Chiacu et Susan Heavey; Guy Kerivel pour le service français)