STOCKHOLM (Reuters) - Deux partis faisant partie de l'Alliance de centre-droit ont rejeté samedi la proposition formulée la veille par le parti des Modérés de former un gouvernement minoritaire pour sortir de l'impasse politique dans laquelle est plongée la Suède depuis plus d'un mois.
Les élections législatives du 9 septembre ont débouché sur un parlement bloqué, avec 144 sièges sur 349 pour les sociaux-démocrates (centre-gauche), soit un de plus que l'Alliance de centre-droit dont les Modérés sont la principale composante.
Ulf Kristersson, qui a été chargé de former un gouvernement il y a dix jours, avait suggéré vendredi que les autres partis de l'Alliance soutiennent un cabinet minoritaire sans y participer.
Le chef de file des Modérés espérait ainsi contourner leur refus de devoir transiger avec les Démocrates suédois, un parti d'extrême droite qui a obtenu 62 sièges et se trouve en position d'arbitre.
Mais cette proposition a été rejetée samedi par deux des trois autres partis de l'Alliance, les Libéraux et le Parti du centre.
Le chef des Libéraux, Jan Bjorklund, a annoncé qu'il ne soutiendrait pas un gouvernement minoritaire formé des seuls Modérés et Chrétiens-Démocrates (le quatrième membre de l'Alliance).
"Un gouvernement Modérés/Chrétiens-Démocrates serait un gouvernement faible qui risquerait de se terminer par des élections anticipées qui pourraient porter les Démocrates suédois au pouvoir", a-t-il expliqué pendant une conférence de presse.
"Nous ne participerons jamais à un gouvernement qui aurait besoin du soutien des Démocrates suédois" pour obtenir la confiance et faire voter les lois au Parlement, a ajouté Jan Bjorklund.
La dirigeante du Parti du centre, Annie Loof, a elle aussi rejeté toute division du bloc de centre-droit.
"Nous voulons toujours que l'Alliance forme un gouvernement mais cela nécessite une coopération (avec le centre-gauche) sans quoi nous offrirons le pouvoir aux Démocrates suédois", a-t-elle prévenu. "Les Modérés devraient retirer leur proposition."
Si Ulf Kristersson ne parvient pas à former un cabinet, le chef de file des Sociaux-Démocrates, Stefan Lofven, devrait se voir confier cette tâche la semaine prochaine. S'il échoue à son tour, il faudra convoquer des élections anticipées.
(Johan Sennero et Esha Vaish; Tangi Salaün pour le service français)