Début du procès pour discrimination anti-asiatique à Harvard

reuters.com  |   |  351  mots
Debut du proces pour discrimination anti-asiatique a harvard[reuters.com]
(Crédits : Brian Snyder)

BOSTON (Reuters) - Le procès contre l'université d'Harvard, l'une des plus prestigieuses institutions de l'enseignement supérieur aux Etats-Unis, pour discrimination à l'égard des étudiants d'origine asiatique s'est ouvert lundi à Boston.

Le tribunal fédéral de Boston doit entendre la plainte d'une association baptisée "Students for fair admissions" (étudiants pour des admissions équitables) fondée par un militant conservateur Edward Blum soutenu par l'administration Trump.

Dans ses déclarations préliminaires, Adam Mortara, avocat de la SFFA, a accusé l'institution universitaire d'aller au-delà de la jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis qui autorise depuis 1978 les universités à prendre en compte l'origine ethnique comme un critère de sélection, parmi d'autres, des étudiants.

Adam Mortara affirme qu'Harvard a mené une politique de "rééquilibrage racial" et a volontairement maintenu le taux des candidats d'origine asiatique en dessous d'un plafond de 20% par année.

L'avocat soutient que les évaluations "personnelles" des candidats asiatiques étaient volontairement minorées pour compenser leur supériorité dans les épreuves académiques.

William Lee, avocat représentant les intérêts de la célèbre université, a expliqué que les accusations de la SFFA étaient fondées sur des données biaisées.

"Harvard n'a jamais considéré la race d'un étudiant comme négative", a-t-il affirmé. "Si la race est prise en compte, cela est toujours envisagé de manière positive", a-t-il ajouté.

L'avocat a rappelé que la Cour suprême des Etats-Unis avait toujours soutenu l'approche d'Harvard, son arrêt de 1978 étant, selon lui, "un exemple éclairant" d'une promotion de la diversité ethnique dans les admissions.

"Nous sommes ici parce que le SFFA veut changer la loi", a-t-il dit.

L'administration Trump a apporté son soutien à l'association d'Edward Blum, déjà à l'origine de plusieurs actions en justice sur ce sujet, en affirmant que les étudiants asiatiques étaient discriminés au profit des Afro-Américains, des Latinos et des Blancs.

Les Américains d'origine asiatique représentent environ 6% de la population des Etats-Unis et 23% des admis en première années à Harvard en 2018.

(Pierre Sérisier pour le service français)