Wall Street dopée par les trimestriels et les stats

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La bourse de new york finit en hausse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé la séance de mardi sur des gains copieux, dopée par les résultats de sociétés qui commencent à tomber et qui font oublier les tracas causés entre autres par les différends commerciaux internationaux.

Des statistiques solides ont également contribué à stimuler la Bourse dont les trois indices engrangent des gains dépassant les 2% et approchant même les 3% pour le Nasdaq, soit leurs gains les plus importants depuis mars.

L'indice Russell 2000 des petites capitalisations a dégagé lui son gain le plus important depuis près de deux ans.

La Bourse récupère ainsi une partie du terrain perdu ces derniers temps.

Le S&P-500 a subi la semaine dernière sa plus forte baisse hebdomadaire depuis mars, en raison d'une flambée des rendements obligataires et des craintes relatives aux retombées sur la croissance des tensions commerciales internationales.

L'indice Dow Jones a gagné 547,87 points (2,17%) à 25.798,42 points. Le S&P-500, plus large, a pris 59,13 points (2,15%) 2.809,92 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 215,13 points (2,90%) à 7.645,87 points.

"C'est surtout un rebond après avoir été survendu", a tempéré Willie Delwiche (Baird). "Pour résumer, l'ampleur du mouvement est surtout fonction des mouvements que nous avons déjà observés ce mois-ci".

Les investisseurs sont confiants pour cette nouvelle volée de résultats trimestriels. Les bénéfices sont attendus en hausse de 21,8%, selon les données I/B/E/S de Refinitiv.

Les 11 grands indices sectoriels S&P finissent tous dans le vert et au premier rang vient celui des high tech, qui avait subi de lourdes pertes lors de la récente retraite de Wall Street et qui progresse mardi de plus de 3%.

Il est suivi de près par celui de la santé (+2,90%) et ces deux groupes ont porté l'avance du S&P-500 cette année.

VALEURS

Dans le secteur financier, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont annoncé mardi une hausse plus marquée que prévu de leur bénéfice du troisième trimestre, le trading actions des deux banques leur ayant permis de compenser une moindre performance dans l'obligataire.

Les banques gagnent respectivement 3% et 5,8%, permettant à l'indice des financières de prendre 1,60%.

Dans celui de la santé, Johnson & Johnson a publié mardi un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes et a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année.

L'action avance de près de 2%.

United Health Group, le premier assureur maladie américain, a publié mardi des résultats bien supérieurs aux attentes pour le troisième trimestre et il a relevé sa prévision de bénéfice par action pour l'ensemble de 2018.

L'action progresse de 4,6%.

Dans le segment high tech, Adobe, le concepteur de Photoshop, a rassuré sur ses prévisions lors d'une réunion avec des analystes lundi soir, ce qui lui vaut de s'envoler de 9,5%.

Dans ce même compartiment, Neftlix a bondi de 16% en après-Bourse, ayant annoncé après la clôture une croissance des abonnements largement supérieure aux attentes.

En revanche IBM reculait de 3,8% en après-Bourse, ses résultats et prévisions inférieurs aux attentes et n'ayant apparemment pas satisfait les investisseurs.

Bonne journée également pour Tesla (+6,5%), l'accord entre le constructeur de voitures électriques, son directeur général Elon Musk et la Securities and Exchange Commission (SEC) ayant été approuvé mardi par la justice américaine.

Walmart a abaissé mardi sa prévision de bénéfice pour l'exercice en cours en raison des coûts liés au rachat du distributeur indien en ligne Flipkart et a prévenu que sa croissance dans le commerce sur internet décélérerait l'an prochain.

Mais son titre s'adjuge tout de même 2,1%.

Côté baisses, BlackRock a cédé 4,4%, le premier gérant d'actifs mondial ayant annoncé sa plus mauvaise performance depuis le deuxième trimestre 2016, en termes de vente d'actions, obligations et autres placements à long terme.

Le volume a représenté 7,5 milliards de titres échangés contre 7,9 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances. Il est bien plus bas que ceux de la semaine dernières, lorsque les cours rétrogradaient.

LES INDICATEURS DU JOUR

La production industrielle aux Etats-Unis a augmenté pour le quatrième mois d'affilée en septembre, grâce notamment au secteur manufacturier et à l'extraction minière, mais sa dynamique a nettement ralenti au troisième trimestre.

L'indice de confiance des professionnels du secteur de l'immobilier a progressé plus que prévu en octobre, selon l'enquête de la fédération professionnelle NAHB publiée mardi.

Par ailleurs, les ouvertures de postes ont atteint un niveau record aux Etats-Unis en août, en bien plus grand nombre que les embauches, ce qui suggère que les entreprises auront de plus en plus de mal à trouver des travailleurs qualifiés.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse mardi, enregistrant leur meilleure performance depuis plus de six mois grâce à l'élan donné aux actions par Wall Street après une nouvelle série de résultats de sociétés supérieurs aux attentes, qui ont ravivé l'appétit pour le risque.

À Paris, le CAC 40 a gagné 77,98 points, soit 1,53%, sa plus forte hausse sur une séance depuis le 5 avril, pour clôturer à 5.173,05 points. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,43% et à Francfort, le Dax a pris 1,40%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 1,46%, le FTSEurofirst 300 1,41% et le Stoxx 600, qui avait touché lundi son plus bas niveau depuis décembre 2016, a gagné 1,58%, là encore la plus forte hausse depuis début avril.

Le Stoxx européen des hautes technologies, qui avait chuté de plus de 9% en deux semaines, a ainsi rebondi de 3,30%, sa meilleure performance depuis le 14 juillet 2016; celui de l'automobile a repris 1,99% après une chute de 10,6% depuis le 21 septembre.

TAUX

Les rendements obligataires n'ont guère varié, les cours s'étant installés dans des marges étroites après les vives fluctuations entrainées par les craintes d'une résurgence de l'inflation et par le tangage de la Bourse.

Le rendement du 10 ans avait atteint un pic de sept ans et demi de 3,261% la semaine passée. Il a fini mardi en très léger repli, à 3,160%.

Le Trésor a commencé l'adjudication de 25 milliards de bons à deux mois avec succès. Il placera jeudi pour cinq milliards de dollars d'obligations à 30 ans indexées sur l'inflation.

CHANGES

Peu de changement aussi pour le dollar face à un panier de devises, tandis que les monnaies des marchés émergents ont superformé.

Avec le bond de Wall Street ce mardi, les devises à statut de valeur refuge telles que le dollar, le yen et le franc suisse se sont révélées moins attrayantes.

La situation était toute autre la semaine dernière, lorsque la Bourse chutait et que les rendements des Treasuries s'envolaient.

PÉTROLE

Les cours ont terminé en légère hausse mais le marché est hésitant, tiraillé entre la perspective d'une réduction de l'offre mondiale en raison des sanctions américaines sur l'Iran et la hausse de la production et des stocks de schistes américains.

(Mehda Singh, Devika Krishna Kumar, Lewis Krauskopf, Richard Leong, Karen Brettell; Wilfrid Exbrayat pour le service français)