Rohingyas : Une enquête présentée devant le Conseil de sécurité de l'Onu

reuters.com  |   |  373  mots
Rohingyas: une enquete presentee devant le conseil de securite de l'onu[reuters.com]
(Crédits : Eduardo Munoz)

NATIONS UNIES (Reuters) - Neuf membres du Conseil de sécurité de l'Onu, dont la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis, ont demandé que le directeur de l'équipe chargée de recueillir des preuves sur un possible génocide en Birmanie informe le Conseil de sécurité de l'avancée de l'enquête, ont dit mardi des diplomates.

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies s'est prononcé le mois dernier pour la création d'une équipe chargée de recueillir des preuves sur des violations des droits de l'homme commises en Birmanie, notamment sur un possible génocide, et de préparer un dossier en vue de poursuites judiciaires.

Cela fait suite à la publication en août d'un rapport d'experts mandatés par l'Onu pour enquêter sur la répression à l'encontre de la minorité Rohingya. Ils ont recommandé la mise à l'écart du commandant en chef de l'armée birmane qu'ils accusent de génocide, et demandé au Conseil de sécurité d'imposer des sanctions contre la Birmanie et de s'assurer que tous les responsables rendront des comptes à la justice.

Selon le rapport final de la mission d'établissement des faits sur le Myanmar, les militaires birmans ont commis massacres et viols collectifs contre les Rohingyas avec une "intention génocidaire".

Dans une lettre, la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas, la Suède, la Pologne, le Pérou, le Koweït, la Côte d'Ivoire et les Etats-Unis demandent l'organisation d'une réunion d'information au Conseil de sécurité de l'Onu.

Contrairement au vote des résolutions, les membres permanents du Conseil de sécurité n'ont pas droit de veto pour la tenue d'une réunion de ce type, qui doit recueillir au moins neuf voix favorables parmi les 15 membres.

L'ambassadeur de la Birmanie aux Nations unies a fait part de son opposition à la venue du directeur de l'enquête devant le Conseil de sécurité.

"Cela ne fera qu'exacerber la méfiance et la polarisation entre les différentes communautés de l'Etat de Rakhine" où la répression militaire a eu lieu, a dit Hau Do Suan dans une lettre adressée mardi au Conseil de sécurité.

(Michelle Nichols; Jean Terzian pour le service français)