Khashoggi : Un proche de Merkel évoque une réaction de l'UE

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(Crédits : Murad Sezer)

BERLIN (Reuters) - L'Europe devra réévaluer ses relations avec l'Arabie saoudite en fonction des résultats de l'enquête sur la disparition du journaliste et opposant saoudien Jamal Khashoggi, a estimé un membre de la CDU de la chancelière allemande Angela Merkel, mercredi.

Jamal Khashoggi a disparu depuis le 2 octobre et une visite au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Les autorités turques pensent qu'il a été tué sur place et que ses assassins ont ensuite fait disparaître son corps.

Le gouvernement saoudien dément fermement ces accusations.

"Nous avons une perception ambivalente de l'Arabie saoudite, en particulier avec ce qui s'est produit ces derniers jours dans l'affaire Khashoggi, et ce qui va intervenir dans les prochains jours viendra compléter cette perception", a dit Jürgen Hardt, porte-parole du parti chrétien démocrate en charge des questions de politique étrangère.

"L'Europe pourrait devoir ajuster sa politique à l'égard de l'Arabie saoudite", a-t-il ajouté sur la radio Deutschlandfunk.

"Nous devons utiliser notre influence économique afin que l'Arabie saoudite demeure sur la voie de la stabilité dans la région", a-t-il jugé.

Selon lui, il est trop tôt pour faire des propositions concrètes en vue d'un changement de politique à l'égard de Ryad et il n'est pas prévu d'adopter des sanctions.

Donald Trump a accordé mardi le bénéfice du doute aux autorités saoudiennes dans cette affaire alors que des parlementaires américains ont accusé les dirigeants du royaume.

Norbert Röttgen, président de la Commission des Affaires étrangères au parlement allemand et proche d'Angela Merkel, a critiqué les déclarations du président américain.

"L'élément clé est désormais l'attitude du président américain qui concrètement dit au prince héritier, nous vous laissons les mains libres tant que vous nous achetez assez d'armes et d'autres choses", a dit Norbert Röttgen sur la chaîne ARD.

Plusieurs dirigeants de banques et de grandes entreprises ont décidé de ne pas participer au "Davos du désert", une conférence internationale sur l'investissement qui aura lieu du 23 au 25 octobre à Ryad.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a reporté son déplacement prévu au Moyen-Orient dans le cadre duquel elle devait participer à cette conférence.

(Maria Sheahan; Pierre Sérisier pour le service français)