Le Brexit ne dissuade pas les investisseurs financiers

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Le brexit ne dissuade pas les investisseurs financiers[reuters.com]
(Crédits : Russell Boyce)

par Huw Jones

LONDRES (Reuters) - Le secteur financier britannique n'a guère souffert l'an passé du contexte défavorable créé par le Brexit, ayant attiré plus d'investissements que huit de ses concurrents qui bataillent ferme pour récupérer une partie de ses affaires, a annoncé City of London Corporation mercredi.

L'organe qui coiffe le quartier financier de la capitale britannique précise que Londres a attiré 55 projets d'investissement étranger direct dans les services financiers en 2017 contre 26 pour Dublin, 26 pour Paris, 24 pour Francfort et 20 pour New York.

Les principaux investisseurs provenaient des Etats-Unis, de Suède et de Chine, tandis que les investissements en provenance des Etats-Unis, d'Allemagne et de Suède ont été ceux qui ont créé le plus grand nombre d'emplois.

De 2013 à 2017, la Grande-Bretagne a hébergé 392 projets d'investissement étranger direct, les investisseurs étrangers injectant 8,6 milliards de livres (9,8 milliards d'euros) et créant 16.126 emplois.

Mais Londres a été détrônée par Singapour durant cette période pour ce qui est de l'investissement en capital, avec 4,23 milliards de livres contre 4,73 milliards pour la cité-Etat.

NEW YORK PASSE DEVANT LONDRES

La Grande-Bretagne doit quitter l'Union européenne (UE) en mars 2019, poussant les banques, assureurs et gérants d'actifs qui ont fait de Londres leur porte d'entrée vers l'UE à ouvrir de nouveaux centres à Paris, Francfort, Dublin, Luxembourg et Amsterdam.

"Le Royaume-Uni est en tête au niveau mondial lorsqu'il s'agit d'exporter des services financiers et nous avons bien des points forts qui plaisent à l'investisseur", dit Catherine McGuinness, présidente de City of London.

"Toutefois, il est hors de question de se reposer sur nos lauriers. Les flux d'investissement étrangers peuvent rapidement changer de direction c'est pourquoi il est vital que nous ayons un accord positif sur le Brexit, qui apporte confiance et clarté au secteur".

L'UE est le premier marché à l'exportation du secteur des services financiers britannique et pour l'heure rien n'est assuré quant aux rapports qui prévaudront entre eux.

L'investissement étranger direct dans ce secteur a représenté en 2016 plus du double de tout autre secteur d'activité britannique, lit-on encore dans le rapport de City of London.

Toutefois, New York a dépassé Londres le mois dernier en tant que centre financier le plus attrayant, suivant l'indice international des centres financiers Z/Yen.

Pour l'instant, le nombre d'emplois financiers délocalisés de Londres vers de nouvelles plateformes "Brexit" de l'UE est bien inférieur à ce que l'on prévoyait lorsque la Grande-Bretagne a décidé de quitter l'UE en juin 2016.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Blandine Hénault)