L'extrême droite tend la main aux centristes au Congrès brésilien

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L'extreme droite tend la main aux centristes au congres bresilien[reuters.com]
(Crédits : Ricardo Moraes)

RIO DE JANEIRO (Reuters) - Le Parti social libéral (PSL) de Jair Bolsonaro, candidat d'extrême droite arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle au Brésil le 7 octobre, serait disposé à accepter que des centristes occupent des postes clés au Congrès afin d'élargir son assise électorale.

Jair Bolsonaro a remporté 46% des voix à l'élection présidentielle, loin devant le candidat du Parti des travailleurs (PT), Fernando Haddad, qu'il affrontera au second tour le 28 octobre.

Aux élections législatives qui étaient également organisées le 7 octobre, le PSL, autrefois formation très modeste, a fortement progressé mais il doit trouver des alliés pour faire passer ses réformes, notamment sur la libéralisation de l'économie.

Le fondateur du PSL, le député fédéral Luciano Bivar, a jugé que les résultats de son parti justifiaient qu'un de ses membres prenne la présidence de la Chambre des députés.

Mais le PSL est apparemment revenu sur cette idée.

Les dirigeants du parti ont laissé entendre qu'ils étaient prêts à voir des élus centristes occuper les présidences des deux chambres du Congrès, le Sénat et la Chambre des députés.

Gustavo Bebianno, président du PSL, a déclaré mercredi que laisser la présidence de la Chambre à son parti serait "une mauvaise stratégie" car cela conduirait à une "concentration des pouvoirs" dont il ne veut pas.

"Pour ce qui est de la présidence de la Chambre, nous voulons vraiment négocier avec les autres partis", a-t-il dit. "Un gouvernement autoritaire n'est pas à l'ordre du jour."

Le PSL a remporté 52 sièges à la Chambre, derrière le PT qui a obtenu 56 élus.

Les positions de Bolsonaro sur les valeurs familiales, le monde agricole et la libéralisation de l'économie devraient l'aider à former une large coalition à droite.

Le nom de la centriste Simone Tebet, du Mouvement démocratique brésilien (MDB), est de plus en plus cité pour la présidence du Sénat, où le PSL a fait moins bien qu'à la Chambre. Bolsonaro appuierait cette idée.

(Gabriel Stargardter, Eduardo Simoes et Ricardo Brito; Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)