Les Français ont peur de la précarité à la retraite

reuters.com  |   |  407  mots
Les francais ont peur de la precarite a la retraite[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Près de 70% des Français ont peur lorsqu'ils pensent à la retraite et les deux tiers craignent de tomber dans la pauvreté, révèle une vaste enquête de la CFDT diffusée jeudi.

Seuls 17% des Français se disent sereins à l'idée de quitter la vie active, selon l'enquête Parlons Retraites, un sondage participatif réalisée en ligne auprès de 120.000 personnes du 12 juin au 29 août.

Le principal motif de cette anxiété est la crainte de manquer d'argent ou le risque de maladie: 23% des actifs estiment qu'ils ne seront pas capables d'assumer leurs dépenses courantes à la retraite et 38% qu'ils pourront seulement faire face. Seuls 7% estiment qu'ils auront suffisamment.

La connaissance de sa situation personnelle au moment de la retraite dépend de l'âge du répondant. La plupart des gens ne commencent à avoir qu'à 54 ans une idée des revenus qu'ils toucheront.

Le gouvernement souhaite réformer le régime actuel pour gagner en lisibilité et en cohérence. Il a annoncé début octobre la mise en place d'un système par points dont les effets commenceraient à se faire sentir en 2025.

Pour le haut-commissaire à la réforme, Jean-Paul Delevoye, cette réforme doit permettre aux Français de reprendre confiance dans leur système. Même si 67% des Français estiment normal de cotiser pour la retraite de leurs aînés, 74% pensent que le régime actuel est injuste.

Quand ils se projettent dans vingt ans, seuls 4% des répondants pensent que le système sera plus avantageux, 56% prédisent l'inverse et 37% qu'il aura disparu.

Pourtant les finances du régime sont loin d'être mauvaises. A l'horizon de 25 ans, le régime actuel représenterait un besoin de financement de 0,1% du PIB avec des hypothèses de croissance optimistes; de 0,6%, avec des hypothèses moins optimistes, selon les prévisions du Conseil d'orientation des retraites (COR).

Pour la CFDT, "il n'y a pas de quoi s'alarmer".

Toutes les catégories socioprofessionnelles sont représentées dans cette enquête, précise le syndicat. Les adhérents représentent cependant 40% des répondants.

Un travail de pondération a été effectué par une équipe de chercheurs en sciences sociales du CEET (Centre d'étude de l'emploi et du travail) afin de rendre l'échantillon plus semblable à la population française (sexe, âge, appartenance syndicale et niveau d'étude).

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)