SOTCHI, Russie (Reuters) - Vladimir Poutine a jugé jeudi que la tuerie qui a coûté la vie à 20 personnes dans un lycée de Crimée était le fruit de la mondialisation et de la propagation par internet d'un problème apparu aux Etats-Unis.

Un étudiant de 18 ans a ouvert le feu mercredi dans un lycée professionnel de Kerch, en Crimée, tuant 20 personnes et faisant plusieurs dizaines de blessés avant de se suicider.

"Selon toutes vraisemblances, c'est le résultat de la mondialisation, aussi étrange que cela puisse paraître", a déclaré le président russe lors d'un forum à Sotchi.

"Tout a commencé par des événements tragiques bien connus dans des écoles aux Etats-Unis, où des jeunes gens à l'esprit instable sont devenus de faux héros", a-t-il poursuivi.

"Cela veut dire que nous tous, non seulement en Russie, mais dans le monde entier, réagissons mal à l'évolution du monde. Nous ne créons pas de contenus nécessaires, intéressants et utiles pour les jeunes", a encore estimé Vladimir Poutine.

Des habitants de Kerch choqués par cette tuerie se sont rassemblés jeudi pour marquer le début d'une période de deuil de trois jours décrétée dans toute la région, annexée à l'Ukraine par Moscou en mars 2014.

Le ministère russe de la Santé a revu jeudi le bilan à 20 morts, au lieu de 19 la veille. Il a publié la liste des noms des victimes, des adolescents pour la plupart.

Le directeur adjoint du FSB, le service fédéral de sécurité, a jugé nécessaire de renforcer la surveillance d'internet à la lumière de ce drame.

"Pour nous, en tant que professionnels, il est évident depuis longtemps que le cyberespace doit être sous le contrôle des autorités concernées. Sans cela, il est impossible de garantir la fourniture d'informations nécessaires à la sécurité et de combattre à temps les menaces terroristes modernes", a déclaré Sergueï Smirnov.

(Gleb Stolyarov, avec Mikhail Antonov à Kerch; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)