Six exécutions dans le cadre de la répression au Nicaragua, selon Amnesty

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Six executions dans le cadre de la repression au nicaragua, selon amnesty[reuters.com]
(Crédits : Oswaldo Rivas)

MANAGUA (Reuters) - Amnesty International a déclaré jeudi avoir établi qu'au moins six exécutions attribuées au gouvernement nicaraguayen ont eu lieu dans le cadre de la répression des manifestations contre le président Daniel Ortega.

Plus de 300 personnes, selon des groupes de défense des droits de l'homme, ont été tuées au Nicaragua depuis le déclenchement en avril dernier d'un mouvement de contestation contre le gouvernement. Le gouvernement du président Ortega nie ces chiffres et dit qu'environ 200 personnes sont mortes.

Provoqué initialement par un projet gouvernemental de baisse des retraites conçu pour réduire le déficit de la sécurité sociale, le mouvement s'est élargi notamment du fait de la violence de la répression.

Daniel Ortega, ancien chef de la guérilla sandiniste qui a dirigé le pays de 1979 à 1990, est revenu au pouvoir en 2007. Réélu pour cinq ans fin 2016, il a rejeté l'idée d'organiser des élections anticipées.

La communauté internationale a condamné la répression et les violences commises notamment sur les étudiants, qui mènent les manifestations.

Selon les soutiens d'Ortega, le mouvement de contestation a été organisé par ses adversaires afin de chasser Ortega du pouvoir.

Dans un rapport rendu public jeudi, Amnesty International déclare que deux hommes âgés de 22 ans et 34 ans et un adolescent de 16 ans ont été tués par balles par la police alors qu'ils tentaient d'échapper à une fusillade le 24 juillet.

Deux jeunes ont été tués de manière extrajudiciaire lorsque des étudiants se sont barricadés dans une église de Managua le 13 juillet, selon le document.

Le parquet national a contesté la véracité de ce rapport, le considérant comme une attaque politique contre le gouvernement.

"Amnesty International n'a pas autorité pour publier un quelconque rapport" sur la crise au Nicaragua, a déclaré à Reuters le procureur général adjoint, Adolfo Jarquin Ortel.

Selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme, 325 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, dont 21 officiers de police.

(Ismael Lopez; Jean Terzian pour le service français)