Jean-Luc Mélenchon "assume" et accuse les journalistes

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Jean-luc melenchon assume et accuse les journalistes[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a multiplié vendredi les mises en garde à la presse comme à la "Macronie" et demandé l'annulation de la perquisition houleuse qui a visé le siège du mouvement mardi.

    En colère, le chef de file de LFI, a tenu l'estrade pendant quarante minutes avant de laisser le député Adrien Quatennens répondre aux questions des journalistes, lors d'une conférence de presse au siège de La France Insoumise.

"Nous demandons l'annulation de cette perquisition et la restitution de tout ce qui a été prélevé à ce moment-là", a déclaré le président de groupe, réfutant toute irrégularité dans les deux enquêtes préliminaires le visant, l'une pour des soupçons de surfacturation de la campagne présidentielle, l'autre pour des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen.

    "Je vous mets tous en garde, tous ceux qui titrent sur le fait que nous avons fait de la surfacturation s'exposent à des poursuites", a-t-il déclaré, "car nous n'avons peur de rien".

    Qualifiant le rapporteur chargé d'examiner ses comptes de campagne, Jean-Guy de Chalvron, d'"être vil et dégénéré", et la station franceinfo de "radio d'Etat" à la solde du gouvernement, il a procédé à un réquisitoire contre l'"offensive politique" à l'origine selon lui des perquisitions organisées cette semaine chez lui et dans son entourage, et des auditions qui ont suivi.

    Estimant que les médias font de sa conseillère Sophia Chikirou, entendue vendredi par les enquêteurs anticorruption à Nanterre, un "bouc émissaire", il lui a renouvelé "l'expression de (s)a confiance totale".

"NOUS NE CÉDERONS PAS"

Auditionnée vendredi, Sophia Chikirou sera à nouveau entendue lundi par les policiers, a-t-il déclaré.

    "Vous journalistes (...), je vous demande de décélérer, vous aussi il faut une désescalade, que vous nous aimiez ou pas, c'est créer un précédent incroyable que de frapper un des partis d'opposition".

    Il est revenu sur son imitation d'une journaliste à l'accent méridional qui l'interrogeait à l'Assemblée : "Je croyais qu'elle se moquait de moi (...) et je lui ai répondu en imitant l'accent", a-t-il justifié.

    "Tout ça est ridicule, il faut maintenant faire baisser le niveau de violence qui règne dans cette affaire, mais nous ne céderons pas", a-t-il dit.

    "Je suis un homme, pas une machine, je suis au terme d'une rentrée politique qui été bien dense (...) j'assume mes responsabilités, toutes. Il est inutile de persécuter des dizaines de gens parce que celui qui donne des ordres est devant vous."

    Il a démenti par ailleurs que l'épisode des perquisitions houleuses, qui a déclenché l'ouverture d'une procédure pour violences sur personnes dépositaire de l'autorité publique ait affaibli la cohésion des "Insoumis".

    "S'il s'agit de nous salir, je dois admettre qu'au terme de quatre jours de bashing ininterrompu, il est certain que sans doute ici et là des esprits faibles auront peut-être été impressionnés", a-t-il dit.

    Mais pour les partisans du mouvement, "je ne crois pas que nous ayons été atteints, tout au contraire, beaucoup ont été galvanisés, comprenant que la violence du choc que nous subissons est proportionnelle à la peur que nous inspirons à juste titre à nos adversaires".

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)