WASHINGTON (Reuters) - Aucun ordre d'assassinat visant le journaliste et dissident Jamal Khashoggi n'a été donné par Ryad, a-t-on appris vendredi auprès d'une source au fait de l'enquête menée par les autorités saoudiennes, précisant que le prince héritier Mohamed ben Salman n'avait pas connaissance qu'une opération serait menée.

Les services saoudiens ont pour consigne de ramener en Arabie saoudite tous les dissidents du Royaume, mais aucun ordre d'enlever ou de tuer Jamal Khashoggi n'a été donné, a déclaré un représentant saoudien informé de l'avancée de l'enquête.

Des instructions "de moins en moins précises" ont donné lieu à une interprétation "violente" et ont résulté dans la mort de Khashoggi et une tentative de la dissimuler, a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.

"MbS (le surnom de Mohamed ben Salman, ndlr) n'avait pas connaissance de cette opération spécifique et n'a ordonné l'enlèvement ou le meurtre de personne", a dit le représentant saoudien.

Jamal Khashoggi n'avait plus donné signe de vie depuis qu'il s'était rendu, le 2 octobre, au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

Selon plusieurs sources turques, le journaliste a été torturé et tué à l'intérieur du consulat. Ses bourreaux l'auraient ensuite décapité et démembré.

Le représentant saoudien a déclaré ne pas savoir où se trouvait le corps de Khashoggi, qui ne se trouve plus au consulat et a été donné à un "opérateur local".

L'Arabie saoudite a confirmé un peu plus tôt vendredi la mort de Jamal Khashoggi, due selon Ryad à une bagarre au consulat saoudien d'Istanbul.

(Yara Bayoumi; Jean Terzian pour le service français)