Des migrants honduriens pressés de ne pas se rendre aux Etats-Unis

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Des migrants honduriens presses de ne pas se rendre aux etats-unis[reuters.com]
(Crédits : Edgard Garrido)

TECUN UMAN, Guatemala (Reuters) - Plusieurs centaines de migrants honduriens arrivés ces derniers jours au Guatemala ont tenté vendredi d'entrer en force au Mexique, où les autorités, sous la pression des Etats-Unis, promettent de les repousser.

La télévision mexicaine a montré des dizaines de personnes arrivant aux postes-frontières guatémaltèques et s'engouffrant sur un pont reliant le Guatemala au Mexique où ils ont été stoppés par des policiers mexicains en tenue anti-émeute.

Des membres du groupe de migrants ont commencé à retourner au Guatemala, d'autres, parmi lesquels des femmes et enfants, sont restés sur le pont enjambant le fleuve Suchiate.

Le président hondurien Juan Orlando Hernandez a dit vendredi soir s'être entretenu avec son homologue guatémaltèque Jimmy Morales afin d'obtenir l'autoriser d'envoyer du personnel de la protection civile pour porter secours aux migrants et aider ceux qui le souhaitaient à rentrer au Honduras.

Quelques instants plus tard, le gouvernement guatémaltèque a annoncé sur Twitter que les deux chefs d'Etat se rencontreraient samedi afin de mettre en place une stratégie pour le retour des migrants honduriens dans leur pays.

Donald Trump a menacé de fermer la frontière mexicaine et de suspendre l'aide de Washington aux pays d'Amérique centrale si les centaines de Honduriens fuyant violence et pauvreté dans leur pays gagnaient les Etats-Unis.

Le président américain a dit vendredi soir "apprécier" les efforts du Mexique pour stopper cette "caravane" de migrants, mais a prévenu qu'il ferait appel à l'armée américaine si les efforts mexicains ne suffisaient pas.

"Ils n'entreront pas dans ce pays", a déclaré Trump aux journalistes lors d'un déplacement dans l'Arizona pour un meeting de campagne républicain.

Plus tôt dans la journée de vendredi, à Mexico, le ministre mexicain des Affaires étrangères Luis Videgaray s'est entretenu de cette question avec son homologue américain Mike Pompeo.

"C'est un défi auquel le Mexique doit faire face et c'est ce que j'ai dit au secrétaire (d'Etat) Pompeo", a déclaré Videgaray lors d'une conférence de presse commune.

Le gouvernement mexicain a demandé l'assistance du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés afin d'aider au traitement des demandes d'asile à la frontière, ce qui pourrait contribuer à disperser la caravane et apaiser la présidence américaine. Plusieurs centaines de policiers ont par ailleurs été déployés à la frontière entre la ville guatémaltèque de Tecun Uman et la ville mexicaine de Ciudad Hidalgo.

Pompeo a souligné l'importance, à ses yeux, de bloquer le convoi avant qu'il atteigne la frontière américaine. Il a remercié le Mexique pour les efforts déployés face au problème.

Luis Videgaray a précisé que la caravane comptait quelque 4.000 migrants.

En mars dernier, la traversée du Mexique par un convoi similaire de migrants d'Amérique centrale avait provoqué la colère de Donald Trump.

(Delphine Schrank; Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian pour le service français)