Un lycéen mis en examen après l'agression d'une enseignante

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Un lyceen presente a un juge apres l'agression d'une enseignante[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Un lycéen de Créteil (Val-de-Marne) a été mis en examen dimanche pour violence aggravée après la diffusion sur internet d'une vidéo sur laquelle on le voit mettre en joue une professeure avec une arme qui s'est par la suite révélée factice, a-t-on appris auprès du parquet.

Ces images ont soulevé une vague d'indignation à laquelle Emmanuel Macron a fait écho en jugeant samedi qu'il était "inacceptable" de menacer un enseignant.

"J'ai demandé au ministre de l'Éducation nationale et au ministre de l'Intérieur (respectivement Jean-Michel Blanquer et Christophe Castaner-NDLR) de prendre toutes les mesures pour que ces faits soient punis et définitivement proscrits de nos écoles", a commenté le chef de l'Etat sur Twitter.

Dans un communiqué commun, les deux ministres ont fait savoir dimanche qu'ils réuniraient la semaine prochaine un "comité stratégique" afin "d'arrêter un plan d'action ambitieux, visant à mettre un terme à de tels comportements".

Sur la vidéo à l'origine du tollé, on peut voir un élève, debout, diriger une arme vers une professeure, assise à son bureau, et la sommer de le noter présent.

L'arme était en réalité factice, précise le parquet.

Arrêté et placé en garde à vue vendredi, l'agresseur présumé, âgé de 15 ans, a été mis en examen dimanche par un juge des enfants pour violence avec arme sur un enseignant dans un établissement scolaire, une mesure assortie notamment de l'interdiction de séjourner dans le Val-de-Marne.

Elle aussi arrêtée vendredi, la personne qui a introduit le faux revolver dans le lycée a été relâchée, aucun fait ne pouvant légalement lui être reproché, dit-on au parquet. Les policiers sont toujours à la recherche de l'auteur de la vidéo.

La scène s'est déroulée jeudi dans une salle de classe du lycée Edouard-Branly de Créteil, à l'est de Paris.

"Le calme de cette enseignante braquée en plein cours par un élève et l'absence de signalement et de plainte immédiate par l'établissement scolaire à la suite de ce comportement suggère que ce type d'incidents est régulier", a réagi Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, sur Twitter.

"Qui cela étonne-t-il encore ?", a-t-elle ajouté.

Jugeant l'attitude du lycéen "inacceptable", "presque incroyable", le président du Sénat, Gérard Larcher, a plaidé sur BFM TV pour un durcissement de l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, tout comme le porte-parole des Républicains Geoffroy Didier sur LCI.

(Simon Carraud avec Service France, édité par Danielle Rouquié)