Italie : La hausse des rendements pénalise les banques, dit Giorgetti

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Italie: la hausse des rendements penalise les banques, dit giorgetti[reuters.com]
(Crédits : Remo Casilli)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement italien ne doit pas ignorer le problème que la forte hausse des rendements des obligations d'Etat représente pour les banques italiennes, y compris si elle rend nécessaire des recapitalisations, a déclaré le sous-secrétaire du cabinet italien Giancarlo Giorgetti dans une interview publiée dimanche.

Il a également indiqué que le déficit public de l'an prochain pourrait s'avérer inférieur aux 2,4% du produit intérieur brut (PIB) proposés.

Les importantes dépenses envisagées par l'Italie ont conduit les marchés financiers à céder depuis mai 67 milliards d'euros d'obligations d'Etat italiennes, portant la prime de rendement à plus de trois points de pourcentage au-dessus des obligations allemandes servant de référence.

"La hausse du spread (de rendement obligataire), le montant de dette publique détenu par les banques et les nouvelles règles bancaires de l'Union européenne mettent le secteur sous pression et pourraient entraîner la nécessité de recapitaliser les créanciers les plus fragiles", a dit Giancarlo Giorgetti au quotidien Il Messaggero.

"Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était et ignorer ces problèmes", a-t-il ajouté.

Samedi, le Premier ministre Giuseppe Conte a déclaré que Rome voulait établir un "dialogue constructif" avec l'Union européenne sur la question du budget italien car il reconnaissait le rôle des institutions européennes.

"Le chiffre de 2,4% est un plafond pour toutes les différentes mesures incluses dans le budget, mais il n'est pas acquis que toutes puissent être appliquées car des difficultés techniques pourraient se présenter", a poursuivi Giancarlo Giorgetti.

Dans une interview au journal autrichien Kurier, publiée sxamedi, Edward Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), s'est dit lui aussi préoccupé par le niveau de la dette italienne.

"L'Italie est dans une bien meilleure situation que la Grèce, mais le niveau de la dette est vraiment inquiétant", a-t-il déclaré. L'endettement italien a dépassé l'an dernier 130% du PIB, le plus haut niveau de la zone euro après la Grèce. Or le gouvernement veut accroître les dépenses pour favoriser la croissance, contrevenant au passage aux règles européennes.

Edward Nowotny, également président de la banque centrale autrichienne, ajoute que Rome devra emprunter environ 380 milliards d'euros en 2018 comme en 2019 sur les marchés financiers.

"Mais il faut que quelqu'un achète ces obligations d'Etat. Et il s'avère que c'est seulement possible avec des taux d'intérêt plus élevés. Ce qui, en retour, augmente le déficit public", a-t-il souligné.

(Valentina Za à Milan et Kirsti Knolle à Vienne, Gilles Guillaume pour le service français)