Le Gendre nie toute "fronde" au sein du groupe LaRem

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Legendre nie toute fronde au sein du groupe larem[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

PARIS (Reuters) - Le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale n'est pas confronté à une "fronde", a déclaré lundi son président Gilles Le Gendre, tout en défendant le "droit au débat" en son sein après le vote, contre l'avis du gouvernement, d'une aide fiscale pour l'accueil des réfugiés proposée par des députés LaRem.

L'Assemblée a voté mercredi un amendement instaurant un crédit d'impôt pour l'accueil des réfugiés en situation régulière, porté par une cinquantaine de députés La République en marche (LaRem), lors de l'examen en séance du projet de loi de finances pour 2019 à l'Assemblée nationale.

Les élus concernés ne sont "pas des frondeurs parce qu'en aucun cas il y a la volonté de faire chuter ou de faire échouer le gouvernement, c'est l'inverse", a dit Gilles Le Gendre sur BFMTV.

"Tous nos députés - même quand ils émettent des propositions marginales, ou contraires, ou différentes du mouvement général du projet de loi qu'on discute - veulent la réussite de ce gouvernement", a-t-il poursuivi.

Selon lui, "pour qu'il y ait une fronde, il faudrait que ces députés s'organisent, constituent une sorte de corpus qui systématiquement viendrait contredire et contrarier l'action du gouvernement". Mais "depuis dix-huit mois, il n'y a pas une loi qui n'ait été votée par l'ensemble du groupe majoritaire sans distinction", souligne-t-il.

Tout en défendant "le droit au débat" au sein du groupe majoritaire et en jugeant "sain" l'émergence de propositions lors des discussions parlementaires, Gilles Le Gendre a fermé la porte à une adoption définitive de cette proposition de crédit d'impôt pour l'hébergement de réfugiés en situation régulière.

Le chef de file des députés LaRem à l'Assemblée estime qu'il "ne peu(t) pas approuver" une disposition "totalement perpendiculaire" à la politique budgétaire mise en oeuvre par le gouvernement, qui "consiste à créer encore de la niche fiscale, de l'usine à gaz fiscale".

"Les députés doivent s'inscrire dans la politique du gouvernement et de ce point de vue-là, cette mesure ne figurera pas dans la loi de finances quand elle sera votée définitivement", a-t-il dit.

A l'instar de l'écologie, le thème de l'immigration est un sujet de crispation au sein de La République en marche, comme en ont témoigné les vifs débats autour de loi dite "asile et immigration" votée au printemps.

Quelques députés LaRem en désaccord avec la ligne prônée par le camp présidentiel ont contribué à la création la semaine dernière d'un nouveau groupe à l'Assemblée.

Baptisée "Libertés et territoires", cette entité hétéroclite de seize élus compte également dans ses rangs des radicaux, des centristes et des autonomistes corses.

Le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert et celui du Morbihan Paul Molac ont quitté le groupe LaRem pour rejoindre ce nouveau groupe, auquel participe également Jean-Michel Clément, qui avait quitté le parti présidentiel au printemps après avoir voté contre le projet de loi "asile et immigration".

(Myriam Rivet, avec Elizabeth Pineau, édité par Yann Le Guernigou)