Duel Hidalgo-Griveaux à Paris probable malgré la multiplication des candidats

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Duel hidalgo-griveaux a paris probable malgre la multiplication des candidats[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Si la liste des candidats La République en marche (LaRem) pour les élections municipales de 2020 à Paris continue de s'allonger avec l'arrivée de Cédric Villani, la probabilité d'un duel entre Benjamin Griveaux et Anne Hidalgo reste l'hypothèse privilégiée.

Le mouvement d'Emmanuel Macron espère bien tirer son épingle du jeu dans une ville qui a voté à près de 35% pour l'actuel chef de l'Etat au premier tour de la présidentielle et élu 12 députés LaRem sur 18 lors des législatives qui ont suivi.

Officiellement candidat, Cédric Villani, député de l'Essonne, rejoint le sénateur de Paris Julien Bargeton comme candidat déclaré à l'investiture de LaRem pour la succession de la socialiste Anne Hidalgo, elle-même déjà dans la bataille pour défendre son bilan.

En vertu des règles définies par LaRem, les candidats seront désignés au premier semestre 2019 via un comité d'investiture, établi dans toutes les villes de plus de 9.000 habitants.

"Je m'inscrirai dans le processus de désignation, quel que soit le candidat retenu, je me rangerai derrière", a déclaré au Journal du dimanche Cédric Villani, qui propose pour la capitale de renouer avec l'ambition écologique.

Dans un sondage réalisé par l'Ifop mi-septembre pour l'entreprise d'un ami du mathématicien, ce dernier ferait aussi bien que Benjamin Griveaux (23%) à la tête d'une liste LaRem s'il devait se lancer dans la course.

Cela signifierait qu'ils feraient tous les deux jeu égal avec Anne Hidalgo, selon autre sondage publié en septembre dans le JDD. Dans cette enquête, la maire LR du Ve arrondissement Florence Berthout est à 21%, le secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi à 20% et le député LaRem Hugues Renson à 17%.

S'IL EST CANDIDAT, GRIVEAUX QUITTERA LE GOUVERNEMENT

Les prétentions de Cédric Villani, figure connue du grand public, ne perturbent pas l'entourage de Benjamin Griveaux qui rappelle qu'une candidature à Paris, "c'est 17 listes à constituer, 500 personnes à trouver, pas facile quand on est dans l'Essonne..."

"On n'aura pas de difficulté à faire travailler Cédric avec nous", ajoute ce proche de celui qui dira "au printemps" s'il concrétise son ambition pour Paris.

"Si je devais être candidat, je quitterais le gouvernement", confie Benjamin Griveaux en privé en réponse à ceux qui lui reprochent déjà de mélanger ses casquettes de prétendant à l'hôtel de ville et de porte-parole du gouvernement.

Comme lui, un autre candidat putatif, Mounir Mahjoubi vient d'être confirmé dans l'équipe d'Edouard Philippe au sein du ministère de l'Économie et des Finances.

Entrepreneur de 34 ans ayant milité à la CFDT, Mounir Mahjoubi défend l'idée d'une candidature plus à gauche que celle de Benjamin Griveaux, "macroniste" du premier jour âgé de 40 ans ayant travaillé avec Dominique Strauss-Kahn.

Un temps pressenti pour briguer la capitale, le Premier ministre Edouard Philippe a coupé court aux rumeurs fin septembre en affirmant sur France 2 qu'il ne pensait "pas du tout" à Paris mais qu'il n'excluait pas de redevenir maire du Havre (Seine-Maritime).

Aux ambitions directement issues de LaRem s'ajoute celle de l'ex-conseiller de François Hollande Gaspard Gantzer. A ceux qui pensent qu'il finira par rallier un candidat LaRem, l'ancien camarade de promotion d'Emmanuel Macron à l'Ena s'inscrit en faux. "Cela n'arrivera pas. Je suis mon propre chemin", a-t-il dit à Reuters le 11 octobre lors du lancement de son mouvement "Parisiennes, Parisiens", qui défend notamment l'idée de supprimer le périphérique, au sens propre comme au figuré.

DEUX DÉPUTÉS DE PARIS BRIGUENT LA TÊTE DE LAREM

Trois ans après la victoire d'Emmanuel Macron à l'Elysée, la mairie de Paris serait une prise de choix pour le parti présidentiel que son jeune âge - il est né en avril 2016 - oblige à consolider son ancrage local.

Pour préparer l'échéance, le futur candidat à la mairie de la capitale devra pouvoir compter sur la force de frappe de La République en marche, dont Philippe Grangeon assure l'intérim après le départ du délégué général Christophe Castaner au ministère de l'Intérieur.

Pour prendre la tête du premier parti de France, fort de 400.000 militants, dont 50.000 dans la capitale, deux députés de Paris pouvant se targuer d'avoir l'oreille de l'Elysée sont en lice : Pierre Person et Stanislas Guérini.

Marlène Schiappa, référente de LaRem dans la Sarthe devenue secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, est aussi intéressée, mais rechigne à quitter le gouvernement.

"Je suis en train de réfléchir", a-t-elle déclaré lundi sur France Inter. "Ma volonté, avant tout, c'est d'être utile."

(Edité par Yves Clarisse)