Wall Street en recul, les high techs portent le Nasdaq

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Wall street finit en ordre disperse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

NEW YORK (Reuters) - Les indices de Wall Street ont terminé la première séance de la semaine en ordre dispersé, les mauvais signaux envoyés par certaines entreprises telles que Halliburton et Hasbro ayant refroidi les ardeurs des investisseurs.

A l'inverse du Dow Jones et du S&P-500, le Nasdaq est parvenu lui a finir en hausse, porté par les valeurs high techs.

La Bourse de New York avait pourtant ouvert en légère hausse lundi dans le sillage des marchés chinois et européens, ces derniers ayant été soutenus par des espoirs de relance économique en Chine et par l'accalmie des tensions sur la dette italienne.

Puis la cote a subi des fluctuations dépassant les 100 points aussi bien à la hausse qu'à la baisse, attestant de la volatilité d'une Bourse qui a du mal à récupérer des récents dégagements alors que les publications de résultats commencent à battre leur plein.

L'indice Dow Jones a perdu 126,93 points (0,50%) à 25.317,41 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 11,90 points (0,43%) à 2.755,88 points. Le Nasdaq Composite a gagné 20,13 points (0,27%) à 7.469,16 points.

Les valeurs de l'énergie, notamment, ont particulièrement été affectées par la baisse des cours du pétrole, l'Arabie saoudite s'étant engagée à augmenter sa production pour la porter à un niveau record.

L'Arabie saoudite n'a aucune intention d'imposer à ses clients occidentaux un embargo sur le pétrole comme celui de 1973 et continuera à dissocier le pétrole de la politique, a déclaré le ministre saoudien de l'Energie Khalid al Falih à l'agence Tass.

Il a ajouté que l'Arabie saoudite augmenterait bientôt sa production à 11 millions de barils par jour (bpj), contre 10,7 millions actuellement, et que Ryad avait la capacité de la porter à 12 millions de bpj.

Quelques résultats de sociétés décevants ont également contribué à assombrir l'humeur d'autant que la semaine actuelle promet d'être la plus chargée de la "saison" des résultats; une avalanche qui peut expliquer une certaine prudence de la part des investisseurs.

"C'est une grosse semaine de résultats", constate Tim Ghriskey (Inverness Counsel). "Cela crée quelques frémissements chez certains investisseurs. On a eu de bons résultats mais pas partout et il y a eu aussi des points négatifs évoqués par les entreprises".

Même si une économie américaine dynamique et une massive réduction de l'impôt sur les sociétés auront contribué à une hausse de 22% des bénéfices au troisième trimestre, selon les données I/B/E/S de Refinitiv, les investisseurs sont rendus fiévreux par des perspectives rendues incertaines par les tensions commerciales entre autres choses.

Alan Lancz (Alan B. Lancz & Associates) pense que le marché deviendra plus instable et les investisseurs plus prudents au moins jusqu'aux élections à mi-mandat du 6 novembre.

Le volume a été de 6,9 milliards de titres échangés, moins que la moyenne de 7,8 milliards des 20 dernière séances, suivant les données I/B/E/S de Refinitiv.

VALEURS

Halliburton, deuxième parapétrolier mondial, s'attend à un recul de son bénéfice par action au quatrième trimestre, en deçà des attentes du marché, en raison d'un tassement de l'activité en Amérique du Nord dans la fracturation hydraulique.

L'action a cédé 3,14% et pesé sur un secteur de l'énergie qui a laissé 1,10%, en réaction à un baril de pétrole revenu sous les 80 dollars après les dernières déclarations saoudiennes.

Le concurrent Schlumberger lâche 2,9%.

Hasbro a publié ce lundi des résultats trimestriels inférieurs aux attentes en raison notamment de la faillite du distributeur Toys'R'Us qui a pénalisé ses ventes aux Etats-Unis et en Europe.

L'action a perdu 3,1% et son concurrent Mattel recule de 0,84%.

Bristol-Myers Squibb (-6,3%) a entraîné le secteur de la santé dans sa chute (-0,8%), la Food and Drug Administration (FDA) ayant décidé de se donner plus de temps pour examiner une traitement du cancer du laboratoire.

Recul également des valeurs financières, dont l'indice a décroché de 2,06%, plus forte perte sectorielle de la journée, avec une courbe des rendements obligataires qui s'est aplatie à son niveau le plus bas depuis plus de deux semaines.

En revanche, des valeurs technologiques telles qu'Amazon et Apple ont gagné 1,4% et 0,6% respectivement au début d'une semaine qui verra bon nombre de valeurs high techs annoncer leurs comptes.

Elles ont permis au Nasdaq de terminer en hausse et à l'indice des technologiquess de prendre 0,81%.

Ce compartiment a perdu 6% de sa valeur depuis le début du mois, ce qui constitue en soi une bonne opportunité d'achats à bon compte.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en baisse, rattrapées par les interrogations sur le budget italien et le Brexit qui les ont fait effacer leurs gains de la matinée.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,62% à 5.053,31 points et, à Francfort, le Dax a cédé 0,26%. Le Footsie britannique a conservé un gain de 0,10% soutenu par la baisse du sterling.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,65%, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,33% et le Stoxx 600 de 0,42%, revenant vers ses plus bas de décembre 2016 à l'issue d'une quatrième séance consécutive de baisse.

Le compartiment lié à l'énergie et au gaz a décroché de 1,46% avec le repli des cours du pétrole.

TAUX

Les échéances longues ont profité du recul du Dow et du S&P-500 mais les gains ont été moindres car les traders ne perdent pas de vue l'intensification des pressions inflationnistes et une Réserve fédérale qui poursuit imperturbablement son cycle de resserrement monétaire.

L'emprunt à 10 ans a gagné 3/32 et son rendement était de 3,19% contre 3,20% vendredi. Ce rendement a atteint un pic de sept ans de 3,26% le 9 octobre.

Les traders seront particulièrement attentifs à la statistique de l'emploi d'octobre, publiée la semaine prochaine, et en particulier à ce qu'elle dit sur les pressions salariales.

Les hausses de salaires ont été de 2,8% en septembre après 2,9% en août, qui était un sommet depuis plus de neuf ans. En attendant, les traders auront le PIB du troisième trimestre à se mettre sous la dent ce vendredi.

Le Trésor placera 38 milliards d'obligations à deux ans mardi, 39 milliards de papier à cinq ans mercredi et 31 milliards de dollars de sept ans jeudi.

Le rendement à deux ans a atteint son plus haut sommet depuis une dizaine d'années dans le courant de la journée.

CHANGES

Des négociations sur le Brexit qui traînent en longueur et qui butent sur la question de la frontière irlandaises et des incertitudes persistantes autour de la politique budgétaire du gouvernement italien ont porté le dollar contre la livre et l'euro.

Moody's a déclassé la dette italienne vendredi mais a conservé une perspective stable. Ceci, ainsi que les propos conciliants de Rome, a stimulé une dette italienne qui avait avant cela subi des dégagements massifs.

Malgré tout, l'euro, qui varie beaucoup en ce moment en fonction du marché obligataire italien, n'a pu conserver ses gains du début de journée, cédant 0,71% sur son plus haut de séance de 1,1550 dollar, pour terminer à 1,147.

L'indice du dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, gagnait 0,36% à 96,003.

PETROLE

Les cours ont terminé étales lundi, l'Arabie saoudite s'étant engagée à augmenter sa production jusqu'à un niveau record à quelques jours de nouvelles sanctions américaines sur les exportations iraniennes.

A SUIVRE MARDI 23 OCTOBRE :

Audition de Bruno Le Maire au Parlement européen par les commissions de l'Economie et de la Taxation, à 10h00 GMT.

(Amy Caren Daniel, Caroline Valetkévitch, Scott di Savino, Karen Brettell, Kate Duguid; Wilfrid Exbrayat pour le service français)