Baisse des dépenses des entreprises pour l'environnement

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France: baisse des depenses des entreprises pour l'environnement[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Les entreprises du secteur industriel français ont consacré 1,4 milliard d'euros à des investissements ou des études pour protéger l'environnement en 2016, soit nettement moins (13%) qu'en 2015, selon une étude publiée mardi par l'Insee.

Les investissements, qui constituent l'essentiel de la dépense (80%) ont notamment chuté de 17%, après des baisses de 2% en 2015 et 3% en 2014. Dans le même temps, les financements consacrés aux études ont augmenté de 5% d'une année sur l'autre.

Quatre secteurs concentrent 69% des dépenses : l'énergie (397 millions d'euros), la chimie (219 millions), l'agroalimentaire (206 millions) et la métallurgie (133 millions).

Par rapport à 2015, la métallurgie et, dans une moindre mesure, les industries agroalimentaires ont réduit leurs «investissements spécifiques», à savoir l'achat de matériels entièrement dédiés à la protection de l'environnement.

Pour l'Insee, ce repli pourrait en partie s'expliquer par la fin de cycles d'investissement antipollution dans certaines grandes entreprises, dans un contexte de législation environnementale inchangée.

Quarante pour cent des investissements antipollution visent à éviter ou à limiter les effets de l'activité sur la qualité de l'air (288 millions d'euros) ou, via les émissions de gaz à effet de serre, sur l'équilibre du climat (159 millions d'euros).

Les autres dépenses importantes concernent les eaux usées (197 millions d'euros), les déchets (145 millions d'euros) et les sols (123 millions d'euros).

Les investissements "spécifiques" représentent 83% des montants investis, loin devant les investissements "intégrés" (17%), qui correspondent aux surcoûts liés à l'intégration dans l'outil de production de produits ou procédés moins polluants.

En 2016, les dépenses courantes des entreprises pour protéger l'environnement se sont élevées à 2,9 milliards d'euros, dont la moitié a été affectée aux paiements de redevances, de cotisations et de taxes, 61% de ces paiements étant liés à la récupération et au traitement des déchets.

Ces données concernent les établissements industriels de 20 salariés ou plus, qui sont 38% à avoir financé des investissements ou des études pour lutter contre la pollution en 2016, soit deux points de moins qu'en 2015. Pour les unités de 500 salariés ou plus, la proportion atteint 86%.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)