Bahreïn : Trois opposants condamnés en appel à la réclusion à vie

reuters.com  |   |  352  mots

DUBAÏ (Reuters) - Une cour d'appel a condamné dimanche à la réclusion à perpétuité trois personnalités de l'opposition à Bahreïn, pour intelligence avec le Qatar, cassant l'acquittement dont ils avaient bénéficié en juin dernier.

Le ministère public a déclaré que la cour d'appel avait condamné le cheikh Ali Salmane, secrétaire général de l'organisation d'opposition Al Wefak, ainsi que le cheikh Hassan Sultan et Ali Alassouad, membres de la même organisation, à des peines de prison à vie pour avoir transmis des informations confidentielles et pour avoir perçu un soutien financier du Qatar.

"Ce verdict est une parodie de justice qui illustre les efforts constants et illégaux des autorités bahreïnies pour réduire au silence toute forme de dissidence", a accusé Amnesty International.

"Le cheikh Ali Salmane est un prisonnier de conscience qui est détenu seulement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression", a ajouté l'ONG de défense des droits de l'homme.

Le procureur du royaume avait fait appel du verdict d'acquittement prononcé en juin dernier, qui avait alors représenté, une fois n'est pas coutume, une victoire pour des opposants qui se disent visés par les procureurs en raison de leurs opinions politiques.

Sultan et Alassouad étaient jugés par défaut. Quant à Salmane, il a été arrêté en 2015 et purge actuellement une peine de quatre ans de prison pour incitation à la haine et insulte envers le ministère de l'Intérieur.

Tout comme l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis (EAU) et l'Egypte, le royaume de Bahreïn a imposé un boycottage du Qatar l'an dernier, en l'accusant de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de l'Iran chiite. Le Qatar rejette ces accusations.

Depuis que les autorités de Bahreïn ont réprimé les manifestations de 2011, les manifestants se sont fréquemment heurtés aux forces de sécurité, qui ont été la cible de plusieurs attentats à la bombe. Manama assure que le Qatar soutient l'agitation à Bahreïn, accusation que dément Doha.

(Aziz El Yaakoubi; Eric Faye pour le service français)