Midterms : Controverse et nouveau décompte en vue en Floride, Géorgie

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Midterms: controverse et nouveau decompte en vue en floride, georgie[reuters.com]
(Crédits : Carlo Allegri)

NEW YORK (Reuters) - Les résultats des élections de mi-mandat organisées mardi aux Etats-Unis n'étaient toujours pas connus jeudi soir en Géorgie, Floride et Arizona, sur fond de controverse sur la régularité des scrutins et avec l'hypothèse que de nouveaux décomptes soient organisés, prolongeant l'incertitude.

Ces scrutins ne devraient pas bousculer le rapport de force au Sénat, où le Parti républicain a étendu une majorité jusque-là ténue, mais concernent des Etats critiques pour les républicains comme pour les démocrates notamment en vue de l'élection présidentielle de 2020.

En Géorgie, l'équipe de campagne du républicain Brian Kemp a revendiqué mercredi soir la victoire pour l'élection au poste de gouverneur de l'Etat, mais sa rivale démocrate Stacey Abrams refuse de reconnaître sa défaite tant que l'ensemble des bulletins n'auront pas été dépouillés.

En Floride, dans la course pour le siège au Sénat, le gouverneur républicain Rick Scott a déposé un recours en justice contre les superviseurs électoraux de deux comtés pour des accusations de manquements aux lois électorales, alors que son avance sur le sénateur démocrate sortant Bill Nelson se réduit.

Cette démarche est "portée par le désespoir", a déclaré un porte-parole de Bill Nelson, soulignant la motivation politique de ce recours judiciaire.

Si le maire démocrate de Tallahassee, Andrew Gillum, s'était déclaré battu pour le poste de gouverneur de Floride, un nouveau décompte automatique devrait avoir lieu alors que l'avance du républicain Ron DeSantis s'est rétrécie jeudi.

En Arizona, l'issue du scrutin entre la républicain Martha McSally et la démocrate Kyrsten Sinema pourrait être connue dans plusieurs semaines seulement, une attente habituelle dans cet Etat, où plusieurs centaines de milliers de bulletins n'étaient toujours pas dépouillés deux jours après les élections.

"NOMBRE INCROYABLE D'IRRÉGULARITÉS"

Les démocrates ont ravi lors de ces "midterms" la majorité à la Chambre des représentants, dont il ne disposait plus depuis huit ans, tandis que les républicains sont pour le moment crédités de trois sièges supplémentaires au Sénat où leur majorité était ténue.

Au total, 36 postes de gouverneurs d'Etat étaient en jeu mardi. Les démocrates n'ont subi aucune perte et se sont emparés en outre de sept postes de gouverneurs, dont certains dans des Etats ayant contribué à la victoire surprise de Donald Trump en 2016. Les républicains ont cependant gagné en Floride et dans l'Ohio, deux "Swing States" qui joueront un rôle crucial lors de la présidentielle de 2020.

Abrams, qui est âgée de 44 ans, cherche à devenir la première femme noire à être élue à un poste de gouverneur d'un Etat américain.

Elle dénonce un "nombre incroyable d'irrégularités" lors du scrutin, citant des cas de bulletins rejetés ou de pannes de machines à voter, et souligne en outre que des milliers de bulletins déposés en ligne ou par procuration n'ont toujours pas été dépouillés.

Les résultats officieux de l'élection de mardi donnent une avance de plus de 60.000 voix en faveur de Brian Kemp, qui dépasserait le seuil de 50% des suffrages, condition requise par la législation géorgienne pour éviter un nouveau scrutin.

Accusé par ses opposants de conflit d'intérêts en raison de son statut de secrétaire de l'Etat de Géorgie, lui permettant de superviser le processus électoral et l'enregistrement des électeurs, Brian Kemp a annoncé jeudi avoir démissionné de ses fonctions.

L'équipe de campagne du candidat républicain a critiqué Stacey Abrams pour ne pas vouloir "accepter le fait que les électeurs ont rejeté son programme radical". "Et maintenant elle essaie désespérément de voler l'élection devant les tribunaux", a ajouté un porte-parole dans un communiqué.

(Joseph Axn avec Letitia Stein à Tampa, Floride; Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian pour le service français)