Les taliban participent à une conférence à Moscou, une première

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Des delegues afghans rencontrent des taliban a moscou[reuters.com]
(Crédits : Sergei Karpukhin)

MOSCOU (Reuters) - Des taliban ont participé pour la première fois vendredi à Moscou à une conférence diplomatique, un événement illustrant la volonté de la Russie de peser sur le processus de paix en Afghanistan mais vu avec suspicion par le président afghan Ashraf Ghani, qui n'avait pas envoyé de délégation.

Des membres du Haut conseil pour la paix, l'organe chargé de superviser le processus de paix en Afghanistan, qui ne représente pas officiellement le gouvernement de Kaboul, ont en revanche assisté à cette réunion et renouvelé auprès des taliban la proposition du président Ghani d'ouvrir des discussions de paix sans condition préalable.

Les insurgés islamistes refusent de parler directement avec le gouvernement afghan, qu'ils considèrent comme un régime illégitime car soutenu par des puissances étrangères, à commencer par les Etats-Unis.

Dans un communiqué, les taliban se sont en revanche déclarés prêts à "des négociations en tête à tête avec les Américains".

"L'Emirat islamique a ouvert grand les portes du dialogue et des négociations", ont-ils ajouté en énumérant une série d'exigences dont la fin des sanctions internationales à leur encontre, la libération des détenus et la mise en place formelle d'une représentation politique.

L'idée de tenir à Moscou des négociations de paix sur l'Afghanistan remonte à août dernier. La Russie avait alors invité douze pays et les taliban à y participer.

Cette conférence qui devait avoir lieu début septembre a été repoussée à la demande du président Ghani, qui entend garder l'initiative de toute négociation directe avec les islamistes.

Le ministère russe des Affaires étrangères a dit constater "l'absence d'alternative à un règlement politique en Afghanistan et la nécessité d'efforts coordonnés venant des pays voisins de l'Afghanistan et des partenaires régionaux".

Plusieurs pays, notamment la Chine, l'Iran, le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Turkménistan avaient envoyé des représentants à Moscou.

(Maria Kiselyova, Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)