Yémen : Jeremy Hunt croit à une avancée dans les négociations de paix

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Yemen: jeremy hunt croit a une avancee dans les negociations de paix[reuters.com]
(Crédits : Hannah Mckay)

par Stephen Kalin

RYAD (Reuters) - Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a déclaré que la tenue de pourparlers de paix au Yémen était une perspective plus concrète après que l'Arabie saoudite lui a confirmé vouloir procéder, en signe de bonne volonté, à l'évacuation de 50 rebelles houthis blessés dans les combats.

S'exprimant dans un entretien à Reuters après des entrevues à Ryad avec le roi Salman d'Arabie et le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, Jeremy Hunt a par ailleurs dit s'attendre à de "rapides progrès" dans l'affaire de l'assassinat du journaliste et dissident saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier au consulat saoudien d'Istanbul (Turquie).

Sous la conduite de l'Arabie saoudite et des Emirats, une coalition de pays arabes s'est engagée militairement au Yémen en mars 2015 contre les miliciens chiites houthis, appuyés par l'Iran chiite, qui tiennent la capitale Sanaa et une partie du pays.

A l'instar des Etats-Unis, le Royaume-Uni, qui est l'un des principaux fournisseurs d'armement de Ryad, a demandé la semaine dernière un cessez-le-feu au Yémen et tente de faire pression sur l'Arabie saoudite, montrée du doigt par la communauté internationale après le meurtre de Jamal Khashoggi à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

Après une accalmie d'une douzaine d'heures, la coalition arabe a repris lundi soir ses frappes aériennes contre plusieurs zones dans la région d'Hodeïda, principale ville portuaire du Yémen.

"Même s'il y a eu une accalmie temporaire (...) la situation humanitaire est dramatique et j'ai donc fait comprendre à tout le monde l'urgence de la situation à laquelle nous sommes confrontés", a déclaré Hunt, qui doit encore rencontrer aux Emirats arabes unis le cheikh Mohammed ben Zayed al Nahyan, prince héritier d'Abou Dhabi.

L'évacuation de combattants houthis était pour les rebelles chiites une condition préalable à la tenue de négociations de paix. Aucun représentant du mouvement ne s'était rendu en septembre à Genève pour y rencontrer les négociateurs gouvernementaux afin de discuter d'un plan de sortie de conflit sous l'égide de l'Onu.

Si ce geste de la coalition permet de sortir de l'impasse, "alors la perspective de la tenue de pourparlers de paix devient plus concrète, et cela est très important", a poursuivi le secrétaire au Foreign Office. "Il s'agit de prendre des mesures de confiance de part et d'autre. Il y a une réelle volonté des personnes avec lesquelles je me suis entretenu aujourd'hui de les entreprendre."

Premier membre du gouvernement britannique à se rendre en Arabie saoudite depuis le meurtre de Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier, Jeremy Hunt a déclaré qu'il lui avait été suggéré que les procédures judiciaires "devraient commencer très bientôt et nous devrions en entendre parler assez rapidement".

"J'ai discuté de manière très franche de nos inquiétudes à propos de ce qu'il s'est passé et de l'importance pour les partenaires stratégiques de l'Arabie saoudite de savoir que cela ne se reproduira pas", a-t-il dit.

L'assassinat de Jamal Khashoggi, que Ryad a reconnu après deux premières semaines de dénégations, a soulevé une vague d'indignation dans le monde et braqué les projecteurs sur le prince héritier Mohamed ben Salman, dit "MBS". Selon la version saoudienne, ce dernier n'a joué aucun rôle dans la mort du journaliste.

(Arthur Connan, Henri-Pierre André et Jean Terzian pour le service français)