Le président mexicain a reçu des pots-de-vin du cartel de Sinaloa, dit l'avocat d'"El Chapo"

reuters.com  |   |  391  mots
Le president mexicain a recu des pots-de-vin du cartel de sinaloa[reuters.com]
(Crédits : Eduardo Munoz)

NEW YORK (Reuters) - Joaquin "El Chapo" Guzman est un bouc émissaire et le véritable baron mexicain de la drogue est en liberté parce qu'il a versé des pots-de-vin au président mexicain sortant Enrique Pena Nieto, a déclaré mardi l'avocat de Guzman au premier jour du procès de son client devant un tribunal fédéral de New York.

"El Chapo", 61 ans, est soupçonné d'être le patron du cartel de Sinaloa, l'une des plus importantes organisations de narcotrafiquants opérant au Mexique. Il est inculpé de 17 chefs d'accusation et encourt une peine d'emprisonnement à perpétuité.

Arrêté en janvier 2016, Joaquin Guzman a été extradé vers les Etats-Unis en janvier 2017 après avoir réussi à s'échapper à deux reprises de prisons de haute sécurité au Mexique.

Le véritable patron du cartel de Sinaloa est Ismael "El Mayo" Zambada, a déclaré le conseil d'"El Chapo", Jeffrey Lichtman, dans ses remarques préliminaires au jury.

"Les vrais chefs vivent en toute liberté au Mexique. En vérité il ne contrôlait rien, c'était Mayo Zambada", a-t-il dit, ajoutant que Zambada est libre parce qu'il "verse des pots-de-vin à l'ensemble du gouvernement mexicain jusqu'à son plus haut représentant, l'actuel président du Mexique", Enrique Pena Nieto.

Un porte-parole d'Enrique Pena Nieto, auquel le président élu Andres Manuel Lopez Obrador succédera le 1er décembre prochain, a rejeté ces accusations.

L'assistant du procureur, Adam Fels, a expliqué que les enquêteurs allaient prouver durant le procès comment Joaquin Guzman est passé de simple revendeur de drogue dans les années 1970 à la tête du puissant cartel de Sinaloa, nouant des liens avec des cartels colombiens pour un narcotrafic estimé à plusieurs milliards de dollars.

Parmi les témoins du parquet devraient figurer d'anciens associés de Guzman qui ont choisi de coopérer avec les autorités en échange d'un allègement de leurs peines, comme le frère de Mayo Zambada, Jesus "El Rey" Zambada.

D'importantes mesures de sécurité ont été prises pour ce procès. Les membres du jury sont accompagnés par des agents fédéraux armés lors des allers-retours au tribunal, situé à Brooklyn, et ne peuvent pas avoir de contacts avec le public.

(Brendan Pierson, avec Anthony Esposito à Mexico; Jean Terzian pour le service français)