France : Bond de l'attractivité industrielle en 2017

reuters.com  |   |  570  mots
France: bond de l'attractivite industrielle en 2017[reuters.com]
(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Le nombre d'investissements industriels étrangers en France a bondi de 52% l'an dernier, un regain d'attractivité qui lui a permis de creuser l'écart en tête du classement européen établi dans le baromètre annuel EY de l'attractivité industrielle, publié jeudi.

Avec 323 projets industriels (implantations ou extensions d'usines) menés l'an dernier par des investisseurs étrangers, la France devance largement le Royaume-Uni (216), deuxième de ce classement couvrant l'Europe de l'Ouest et de l'Est et intégrant également la Turquie (3e) et la Russie (4e).

Avec 129 projets industriels réalisés par des investisseurs étrangers, l'Allemagne complète le top 5.

Depuis la première édition de ce baromètre, la France est "contre toute attente, compte tenu des difficultés de certaines filières (...) le pays qui accueille le plus d'investissements industriels étrangers en Europe" (16% en 2017), observe EY.

Au total, les 323 projets industriels menés par des investisseurs étrangers en France se sont traduits par la création de 10.211 emplois l'an dernier.

Si le cumul du nombre d'emplois créés par ces projets industriels est comparable au Royaume-Uni et en Allemagne - autour de 10.000 également - chaque projet est en moyenne moins générateur d'emplois en France.

Ainsi, seulement 32 emplois en moyenne sont créés pour chaque investissement direct étranger (IDE) industriel en France, contre 50 au Royaume-Uni et 60 en Allemagne.

Pour les auteurs du baromètre, cet état de fait s'explique en partie la proportion plus importante d'extensions de sites existants : 86% des projets en France, contre seulement 75% au Royaume-Uni et 62% en Allemagne, même si "on ne peut occulter" la prudence des investisseurs "face au coût du travail, à la législation sociale".

PARADOXE

Un an et demi après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, l'édition 2018 de ce baromètre met en évidence une diminution des griefs des décideurs interrogés sur la fiscalité, l'environnement administratif et la législation sociale en France.

Ils restent cependant 43% à réclamer une amélioration de la compétitivité fiscale de la France, 38% à souhaiter une poursuite de la baisse du coût du travail et 41% à espérer davantage de simplification administrative pour les entreprises.

Paradoxe de l'industrie française: malgré un coût du travail élevé, la France "est plus compétitive qu'on ne le croit", soulignent les auteurs de l'étude.

"Conséquence des réformes fiscales et des allégements de charges décidés ces dernières années par l'exécutif, le coût de la main d'oeuvre dans l'industrie (y) était plus faible qu'en Allemagne en 2017 (38,8 euros contre 40,2 euros)".

Parallèlement à ses handicaps - réels ou perçus - la France dispose de nombreux atouts, au premier rang desquels sa capacité d'innovation et de recherche (citée par 38% des dirigeants interrogés).

Globalement, le baromètre laisse présager une poursuite de l'amélioration de l'attractivité de la France : 80% des investisseurs étrangers trouvent désormais le site France attractif ou très attractif et la proportion de dirigeants envisageant une amélioration à trois ans a doublé entre 2017 et 2018.

Ce baromètre a notamment été établi grâce à une enquête CSA réalisée auprès de 208 dirigeants d'entreprise interrogés en janvier 2018, des données sur l'attractivité émanant de différents organismes ainsi que grâce à une analyse de plus de 25.000 investissements étrangers réalisés en France et en Europe entre 2013 et 2017.

(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)