Sous pression, la coalition arabe suspend son offensive à Hodeïda

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Sous pression, la coalition arabe suspend son offensive a hodeida[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Al-Sayaghi)

ADEN (Reuters) - La coalition arabe sous commandement saoudien qui intervient depuis mars 2015 contre les miliciens chiites houthis au Yémen a ordonné la suspension de son offensive contre la ville portuaire de Hodeïda, a-t-on appris jeudi auprès de trois sources.

Selon une de ces sources, Ryad a cédé aux pressions de ses alliés occidentaux, dont les Etats-Unis, qui réclamaient avec insistance l'instauration d'un cessez-le-feu dans la perspective d'une prochaine relance des efforts de paix sous l'égide des Nations unies.

"La coalition a ordonné à ses unités sur le terrain de cesser les combats à Hodeïda", a-t-on dit de source militaire proche de la coalition.

Hodeïda est le principal port d'entrée des marchandises et de l'aide humanitaire dont dépendent 22 millions de Yéménites, sur les 29 millions d'habitants que compte le pays. Parmi eux, 18 millions sont considérés comme au bord de la famine.

C'est la deuxième fois en quelques mois que la coalition arabe échoue dans ses tentatives pour reprendre la ville aux miliciens houthis.

Une première attaque avait tourné court en juin faute de progression sur le terrain et en raison, déjà, du risque de catastrophe humanitaire. L'offensive relancée le mois dernier n'a pas davantage permis d'inverser le rapport de forces.

Les observateurs pensent que l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, qui mènent les opérations militaires dans le sud et l'ouest du Yémen, cherchent une porte de sortie à ce conflit qui s'enlise depuis trois ans et demi.

Mais la défiance entre les deux camps est telle que toutes les initiatives diplomatiques ont jusqu'à présent échoué.

Le nouvel émissaire des Nations unies pour le Yémen, Martin Griffiths, tente de relancer le processus de négociations qui a tourné court en septembre lorsque les Houthis ne se sont pas rendus à Genève.

Il espère organiser d'ici la fin de l'année de nouvelles discussions de paix visant notamment à la formation d'un gouvernement de transition.

(Mohammed Ghobari et Aziz el Yaakoubi; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)