Allemagne : L'AfD se défend d'accusations de financement illégal

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Allemagne: l'afd se defend d'accusations de financement illegal[reuters.com]
(Crédits : Wolfgang Rattay)

BERLIN (Reuters) - La codirigeante du parti d'extrême droite allemand AfD Alice Weidel a accusé vendredi les médias qui ont dévoilé une affaire de dons à son parti de chercher à la discréditer.

Le parti Alternative pour l'Allemagne, qui est la plus grande force d'opposition au Bundestag mais dont les résultats aux élections régionales d'octobre, en Bavière et en Hesse, n'ont pas été à la hauteur des attentes, a été ébranlé par les révélations d'un consortium de médias d'investigation, d'après lesquelles l'AfD a perçu 130.000 euros d'une entreprise suisse en 2017.

Le parti a annoncé par la suite avoir touché d'autre part 150.000 euros d'une fondation belge - identifiée par la suite comme néerlandaise. Ces deux sommes ont été restituées en raison de doutes sur la transparence de ces financements, ont assuré des responsables de l'AfD aux médias allemands.

Les dons aux partis politiques, provenant de ressortissants étrangers vivant dans des pays extérieurs à l'UE comme la Suisse, sont illégaux en Allemagne. Les dons de plus de 50.000 euros doivent être inscrits dans un registre tenu par le parlement, ce qui n'a pas été fait dans le cas des deux dons perçus par l'AfD.

Les procureurs ont réclamé la levée de l'immunité parlementaire d'Alice Weidel, signe de leur volonté d'ouvrir une enquête préliminaire.

L'autre codirigeant fédéral de l'AfD, Alexander Gauland, défend jusqu'à présent Alice Weidel, mais le chef de file du parti dans le Land dont elle est originaire, le Bade-Wurtemberg, a déclaré au Frankfurter Allgemeine Zeitung qu'elle devait démissionner s'il s'avérait que les dons n'avaient pas été effectués dans un cadre légal.

"Elles (les accusations) sont dénuées de tout fondement et visent à me discréditer, à la fois personnellement et politiquement", a rétorqué Alice Weidel.

(Thomas Escritt; Eric Faye pour le service français, édité par Tangi Salaün)