Donald Trump dans les ruines de Paradise, ravagée par les flammes

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En californie, le bilan du camp fire s'alourdit a 71 morts[reuters.com]
(Crédits : Terray Sylvester)

par Terray Sylvester et Steve Holland

PARADISE, Californie (Reuters) - Les équipes médico-légales continuaient samedi à fouiller les décombres des maisons détruites par l'incendie qui a ravagé la ville de Paradise, dans le nord de la Californie, où environ un millier de personnes sont toujours portées disparues.

Le président Donald Trump s'est rendu dans la journée dans les ruines de la ville située à 280 km au nord de San Francisco, où au moins 71 personnes sont mortes le 8 novembre.

L'incendie baptisé "Camp Fire" a totalement réduit en cendres la ville de 27.000 habitants et dévasté 60.000 hectares de végétation.

Alors qu'il n'était contenu samedi qu'à 55%, il continue de menacer les habitations de près de 50.000 personnes qui restent soumises à des ordres d'évacuation.

"Personne ne pouvait imaginer qu'une telle chose se produirait", a déclaré Donald Trump en déambulant au milieu des vestiges, une casquette "USA" vissée sur le crâne.

"C'est triste à voir (...) Personne ne sait encore (combien il y a de victimes). Pour le moment, nous voulons nous occuper des gens qui ont été si durement touchés", a-t-il ajouté.

Donald Trump avait suscité la polémique le week-end dernier en imputant le sinistre à la "piètre" gestion des forêts californiennes. "Il faut y remédier maintenant, ou il n'y aura plus de subventions fédérales", avait-il averti sur Twitter.

Il a par la suite rendu hommage à l'action des pompiers et s'est rendu samedi sur les lieux avec le gouverneur Jerry Brown et le gouverneur-élu Gavin Newson, qui ont assuré que le gouvernement fédéral faisait tout ce qui est en son pouvoir pour aider les secours.

"Je ne pense pas qu'on reverra quelque chose de cette ampleur", a dit Donald Trump. "J'espère que ça sera le dernier (incendie de cette ampleur) parce que celui-ci était vraiment, vraiment mauvais."

Le bilan humain néanmoins est le plus lourd de l'histoire de la Californie. Le "Camp Fire" est aussi de l'un des incendies les plus meurtriers aux Etats-Unis depuis le début du XXe siècle, comparable au "Big Burn" qui a fait 87 morts en août 1910 dans le nord des Rocheuses.

Il reste loin du "Cloquet Fire" qui a fait 450 morts en octobre 1918 dans le Minnesota.

NOMBRE INCERTAIN DE DISPARUS

Dans cette région montagneuse du nord de la Californie, le feu a progressé à une vitesse éclair, poussé par le vent violent et nourri par la végétation aride après des années de sécheresse.

La pluie attendue pour la semaine prochaine devrait favoriser l'action des pompiers, venus de plusieurs Etats.

Le bilan pourrait en revanche évoluer, ont prévenu les autorités.

Le shérif du comté de Butte, Korea Honea, a déclaré que le nombre de personnes disparues était passé de 631 jeudi soir à 1.011 vendredi soir.

Mais ce chiffre est très imprécis car il a été établi à partir de "données brutes", comme des coups de téléphone passés aux secours. Certains noms orthographiés de différentes manières pourraient aussi avoir été comptabilisés plusieurs fois et certains rescapés ne se sont pas signalés aux autorités ou à leurs familles.

"Je ne pense pas qu'il soit approprié de spéculer" sur le sort des disparus, a insisté le shérif Honea, faisant observer que 329 personnes un temps portées disparues s'étaient depuis signalées.

Dans le sud de la Californie, le "Woolsey Fire" a fait trois morts, près de 200.000 déplacés et a détruit plus de 500 bâtiments près de Malibu, ville côtière à l'ouest de Los Angeles.

Vendredi soir, il était contenu à près de 80%.

D'après les scientifiques, la multiplication des incendies ravageurs en Californie est due à la sécheresse prolongée, qu'ils lient au réchauffement climatique.

Mais trois cabinets d'avocats représentant des victimes de l'incendie "Camp Fire" montrent du doigt la société Pacific Gas & Electric (PG&E), qu'ils accusent de défaut de maintenance et contre laquelle ils ont lancé une procédure judiciaire.

L'hypothèse de la chute d'un câble électrique a été avancée pour expliquer le départ du feu, même si PG&E a rappelé dans un communiqué que "la cause de l'incendie n'a(vait) pas encore été déterminée" de manière officielle.

Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer l'origine du sinistre.

Donald Trump a déclaré lundi dernier l'état de catastrophe naturelle pour le nord et le sud de la Californie, ce qui permet le déblocage d'une aide fédérale.

(avec Alex Dobuzinskis à Los Angeles et Brendan O'Brien à Milwaukee; Jean Terzian, Arthur Connan et Tangi Salaün pour le service français)