Des rebelles accusent l'armée syrienne de miner la trêve à Idlib

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AMMAN (Reuters) - Des rebelles ont accusé samedi l'armée syrienne et ses alliés d'intensifier les attaques dans la zone démilitarisée établie dans le nord-ouest du pays dans l'intention de faire capoter l'accord de cessez-le-feu russo-turc qui a permis d'éviter une offensive d'envergure dans la province d'Idlib.

Selon le Front de libération nationale (FLN), une alliance rebelle soutenue par Ankara, des centaines d'obus de mortiers et de roquettes ont été tirés ces derniers jours contre des villes et villages insurgés dans le nord de la province de Hama, le sud de celle d'Idlib et dans la province de Lattaquié.

"Le régime a pris pour cible tous les fronts de la zone démilitarisée. Nous avons riposté en bombardant les postes militaires d'où sont partis les tirs", a déclaré le capitaine Naji Abou Houthaïfa, porte-parole du FLN.

La Russie et la Turquie ont conclu en septembre à Sotchi un accord qui prévoit le respect d'une zone démilitarisée entre les forces du président syrien Bachar al Assad, dont Moscou est l'un des principaux alliés, et le dernier bastion des rebelles syriens.

Le principal objectif d'Ankara était d'éviter la reprise par l'armée syrienne de la province d'Idlib, où vivent environ trois millions de civils et où les autorités turques espèrent aussi renvoyer des centaines de milliers de réfugiés qui vivent sur leur territoire.

Le cessez-le-feu a tenu tant bien que mal jusqu'à présent, malgré la présence au côté des rebelles soutenus par la Turquie de combattants djihadistes, notamment du puissant groupe Tahrir al Cham (ex-Front al Nosra).

Un autre groupe islamiste, Ansar al Islam, a lancé vendredi une attaque suicide contre un poste de contrôle routier de l'armée syrienne, tuant au moins 23 soldats, ont déclaré des rebelles.

(Suleiman al Khalidi; Tangi Salaün pour le service français)