Illusoire d'imaginer l'accord sur le Brexit corrigé ultérieurement, selon Johnson

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Illusoire d'imaginer l'accord sur le brexit corrige ulterieurement, selon johnson[reuters.com]
(Crédits : Toby Melville)

LONDRES (Reuters) - Les problèmes de l'accord de Brexit conclu par la Première ministre britannique Theresa May ne pourront pas être résolus par Londres lors des négociations avec Bruxelles sur les futures relations entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne, a déclaré l'ancien secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson.

L'accord sur le Brexit négocié par Theresa May avec l'UE a provoqué en fin de semaine dernière une crise politique à Londres, avec la démission de plusieurs ministres et le déclenchement par les députés conservateurs eurosceptiques d'une procédure en vue d'un vote de défiance.

Face aux critiques, la Première ministre britannique a souligné dans un entretien publié dimanche par le journal The Sun que les contours des futures relations entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne étaient toujours en négociations et que Londres obtiendrait ce sur quoi il s'état engagé lors du référendum de 2016 sur le Brexit.

"Parmi tous les mensonges qui sont propagés à l'heure actuelle, le pire d'entre eux est qu'un accord peut être rectifié d'une manière ou d'une autre lors du prochain cycle de négociations", écrit Boris Johnson dans une tribune publiée lundi par le Telegraph.

"J'ai entendu que c'était comme une partie de football, dans laquelle nous sommes menés un but à zéro à la mi-temps mais, comme l'a suggéré la Première ministre dans son interview (...) nous pouvons rattraper ça et obtenir le Brexit que nous voulons. J'ai peur qu'il s'agisse soit d'une illusion tragique, soit d'une tentative de supercherie", ajoute celui qui a démissionné du gouvernement britannique en juillet suite au plan de Chequers établi par Theresa May sur le Brexit.

"Nous sommes sur le point de donner à l'UE un droit de veto sur notre départ de l'union douanière. Pourquoi devraient-ils nous laisser partir ?", poursuit Johnson.

L'ex-ministre des Affaires étrangères, vu comme un possible successeur à Theresa May à la tête du gouvernement britannique, explique dans cette tribune sa vision de la marche à suivre pour le Brexit.

Il faut selon lui que la Grande-Bretagne abolisse la clause de sauvegarde ("backstop"), empêchant le rétablissement d'une frontière physique en Irlande, qui enfermerait la Grande-Bretagne dans une "servitude économique et politique" vis-à-vis de l'UE.

Londres et Bruxelles devraient au lieu de cela discuter de la mise en place de contrôles discrets éloignés des frontières, ajoute Johnson.

Par ailleurs les préparatifs pour une sortie de l'UE doivent être accélérés, écrit-il, et considérés comme "un défi à surmonter, pas comme un désastre inévitable, parce qu'après les difficultés logistiques à court-terme, les perspectives d'emploi et de croissance seront très bonnes en fait, de même que les accords de libre-échange".

(Kylie MacLellan; Jean Terzian pour le service français)