AMSTERDAM (Reuters) - ABN Amro a déclaré lundi ne pas pouvoir vérifier l'authenticité d'une lettre envoyée à son président par un groupe de 40 personnes prétendant être des responsables de la banque néerlandaise mécontents de la direction actuelle.

Le journal FD, qui a également reçu une copie de ce courrier, en a publié quelques extraits dans lesquels ses auteurs réclament le "statut de lanceurs d'alerte" pour exprimer leurs griefs, qui portent également sur des questions "d'intégrité".

Dans sa réponse, ABN Amro indique ne pas être sûre que la lettre ait été écrite par des employés et estime que la raison pour laquelle ce groupe utilise un canal anonyme plutôt que le réseau de communication interne du groupe, qui inclut des mesures de protection des lanceurs d'alerte, n'est pas claire.

L'ancienne présidente du groupe, Olga Zoutendijk, a été contrainte de quitter son poste il y a neuf mois en raison de divergence sur son "style de direction". Elle avait auparavant poussé au départ l'ancien directeur général Gerrit Zalm, un ex-ministre des Finances.

La banque a été nationalisée durant la crise financière de 2008 et l'Etat néerlandais en détient 56%.

Selon le FD, les responsables de la banque s'inquiètent du manque de vision de la direction.

Olga Zoutendijk avait misé sur le développement international de la branche d'investissement, mais dans leur courrier, les responsables se plaignent de l'abandon de ce projet.

La stratégie du groupe vise à rester une banque rentable centrée sur les Pays-Bas et à développer ses activités de banque privée dans le nord-ouest de l'Europe.

ABN Amro a publié un bénéfice net au troisième trimestre de 725 millions d'euros, contre 673 millions un an auparavant.

(Toby Sterling, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)