La Réunion paralysée par les "Gilets jaunes"

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La reunion paralysee par les gilets jaunes[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - Plus de trente barrages routiers tenus par des "Gilets jaunes" ont été comptabilisés lundi à La Réunion, où des violences urbaines, parfois accompagnées de pillages, éclatent sporadiquement depuis le début du mouvement de contestation.

La plupart des commerces n'ont pas ouvert ou ont fermé leurs portes lundi alors que les points de blocage de la circulation se multipliaient pour protester contre la hausse des prix du carburant.

Une grande surface d'articles de sport a été pillée en milieu de journée à Saint-Pierre, au sud de l'île, et plusieurs dizaines de manifestants ont forcé les portes du Conseil régional, la collectivité qui, comme dans les autres départements d'outre-mer, fixe le montant des taxes sur les carburants. Ils ont été délogés par des gendarmes mobiles.

Le dépôt pétrolier de l'île est bloqué par des "Gilets jaunes" depuis lundi matin. Prises d'assaut par les automobilistes, les stations-service ne sont plus approvisionnées et leur syndicat appelle à leur fermeture jusqu'à nouvel ordre "pour préserver la sécurité des salariés".

Le préfet de La Réunion a déclenché le volet "ressources hydrocarbures" du dispositif Orsec à compter de 18h00 (14h00 GMT). Quatorze stations-service sont réquisitionnées pour approvisionner les véhicules des services de secours.

L'Université, les lycées et les collèges n'ouvriront pas leurs portes mardi et de nombreuses communes annoncent la fermeture des écoles primaires et maternelles.

Dimanche soir, 70 véhicules ont été incendiés dans une concession automobile et un fast-food vandalisé dans la commune du Port (nord-ouest). Depuis samedi, des groupes de jeunes violents prennent le relais des "Gilets jaunes" en fin de journée sur certains barrages et bravent les forces de l'ordre qui tentent de les disperser. Cinquante et une personnes ont été interpellées depuis samedi soir. La préfecture de La Réunion a indiqué lundi avoir adressé une demande de renforts à Paris.

Au-delà de l'augmentation prochaine des taxes sur les carburants, les manifestants dénoncent "la vie chère", thématique qui a alimenté plusieurs mouvements sociaux depuis 2009, dans une île frappée par un taux de chômage record (23%).

(Bernard Grollier, édité par Yves Clarisse)