Trump ne veut pas décréter l'état d'urgence tout de suite

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(Crédits : Leah Millis)

WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump a déclaré vendredi qu'il n'avait pas l'intention de recourir tout de suite à l'état d'urgence, expliquant vouloir laisser le temps au Congrès d'agir pour financer le mur qu'il réclame à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

Le président américain affirme depuis plusieurs jours étudier l'option d'un recours à l'état d'urgence afin d'obtenir le financement qu'il demande pour construire une barrière en métal à la frontière mexicaine.

"Nous voulons que le Congrès fasse son travail", a déclaré Trump lors d'une réunion à la Maison blanche consacrée à cette question. "Nous n'envisageons pas dans l'immédiat l'état d'urgence", a-t-il précisé appelant les parlementaires démocrates à voter les crédits qu'il souhaite, soit 5,7 milliards de dollars.

Pour contraindre le Congrès à accepter sa demande, Donald Trump refuse de ratifier les budgets d'environ un quart de l'administration qui se trouve en situation de blocage ("shutdown") depuis le 22 décembre.

Trump accuse les démocrates, qui ont repris la majorité à la Chambre des représentants, d'être responsables de cette situation, accusation que les démocrates retournent au président américain.

Le "shutdown" en sera samedi à 22 jours, soit un nouveau record - le précédent, égalé vendredi, remonte à 1995, quand le démocrate Bill Clinton était à la Maison blanche et le républicain Newt Gingrich présidait la Chambre des représentants.

Les démocrates ont fait adopter vendredi par 240 voix contre 179 une proposition de loi rétablissant le financement du département de l'Intérieur et de l'Agence de protection de l'environnement, deux des entités fédérales touchées par le blocage.

Pour sortir d'un piège dans lequel il s'est lui-même enfermé, Donald Trump a fortement laissé entendre jeudi qu'il pourrait invoquer l'urgence nationale pour s'affranchir de l'aval de la Chambre des représentants.

Le camp démocrate rejette un projet de mur jugé obsolète, immoral et inefficace.

Dans un tweet publié vendredi, le président républicain évoque "une crise humanitaire à notre frontière Sud". "J'en rentre à peine et c'est une situation bien pire que quiconque ne le comprendrait, une invasion !", ajoute-t-il.

(Steve Holland; Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)