DSV veut croître encore dans le fret avec une offre sur Panalpina

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Dsv lance une offre sur panalpina[reuters.com]
(Crédits : Arnd Wiegmann)

par John Miller et Jacob Gronholt-Pedersen

ZURICH/COPENHAGUE (Reuters) - Le danois DSV a lancé une offre d'environ quatre milliards de francs (3,5 milliards d'euros) sur son concurrent suisse Panalpina, qui est sous la pression de l'investisseur activiste Cevian, afin de tenter de se rapprocher des leaders mondiaux du transport de fret, un secteur encore très fragmenté.

Le titre Panalpina s'envole mercredi de près de 30% en Bourse de Zurich, au-dessus du montant proposé par DSV, signe que certains investisseurs anticipent une surenchère ou un relèvement de l'offre.

Les groupes de logistique s'efforcent d'accroître leur taille sur un marché comptant une multitude d'acteurs, souvent petits, et DSV est parti à l'offensive sur Panalpina après l'échec à l'automne de sa tentative d'achat d'un autre groupe suisse, Ceva, dont le français CMA CGM est le principal actionnaire.

Dans un bref communiqué, Panalpina déclare mercredi avoir reçu de la part de DSV une offre en titres et en numéraire à 170 francs par action, soit une prime de 24% par rapport au cours de clôture de mardi, ce qui le valorise environ 4 milliards de francs.

Le groupe suisse ajoute qu'il va examiner cette proposition non sollicitée et non contraignante, bien qu'il ait récemment affirmé sa volonté d'indépendance après une approche de l'allemand Kühne & Nagel <KNIN.S>.

"Nous suivons Panalpina depuis de nombreuses années et une alliance nous ferait grandir de manière significative en dehors de l'Europe", a dit Jens Bjorn Andersen, directeur général de DSV. Si elle se concrétise, cette opération fera tomber de 71% à environ 60% l'exposition de DSV à l'Europe, a-t-il ajouté.

CEVIAN FRUSTRÉ PAR LES PERFORMANCES DE PANALPINA

DSV pourrait émettre de nouvelles actions représentant l'équivalent de près de 20% de son capital pour contribuer au financement de cette transaction, a précisé Jens Bjorn Andersen.

Pour les analystes de Vontobel, le prix proposé est bon mais une contre-offre est possible.

"Ce que je peux imaginer, c'est que DSV va devoir plonger davantage sa main dans sa poche et offrir un peu plus", écrit pour sa part Marco Strittmatter, analyste de la Banque cantonale de Zurich.

Kühne & Nagel a refusé de dire mercredi s'il était toujours intéressé par Panalpina.

Cevian Capital, qui détient 12,3% du capital de Panalpina, a publiquement exprimé sa frustration récemment au sujet des performances de l'entreprise, qu'il a exhortée à envisager un rachat au vu de ses difficultés dans le fret maritime, du retard dans la mise en service de son nouveau système informatique et, de manière générale, d'une croissance à la traîne du reste du secteur.

Toute transaction devra obtenir l'aval du premier actionnaire de Panalpina, la fondation Ernst Göhner, qui contrôle près de 46% du capital.

Cette fondation a refusé de s'exprimer sur l'offre de DSV, de même que Cevian.

Vers 10h10 GMT, le titre Panalpina bondissait de 30% à 178,1 francs tandis que l'action DSV prenait 3,5%.

DSV, qui a une stratégie de croissance externe, fait rouler environ 20.000 camions chaque jour et dispose de quelque 200 entrepôts à travers l'Europe. Il s'est spécialisé dans les opérations complexes de logistique de transport, de la fourniture rapide de plaques de gazon pour les terrains de football à la chaîne complète d'approvisionnement d'entreprises multinationales.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)