Des dizaines d'arrestations au Zimbabwe après les manifestations

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Des dizaines d'arrestations au zimbabwe apres les manifestations[reuters.com]
(Crédits : Philimon Bulawayo)

HARARE (Reuters) - Plusieurs dizaines de civils zimbabwéens, dont un militant en vue, ont été interpellés mercredi, et d'autres ont été passés à tabac, ont rapporté des avocats et des témoins.

Après deux journées de manifestations contre la forte hausse des prix des carburants, militaires et policiers patrouillaient dans la capitale Harare et s'en prenaient parfois à des personnes à leur domicile, tactique à la quelle avaient recours les services de sécurité du temps du président Robert Mugabe.

Joana Mamombe, une députée de l'opposition, a déclaré qu'elle était passée dans la clandestinité, des soldats l'ayant cherchée mardi au domicile de ses parents et ayant brutalisé son père, qui a dû être hospitalisé.

Les magasins, les banques et les restaurants du centre de Harare sont restés fermés mercredi et peu de véhicules circulaient dans les rues.

Evan Mawarire, pasteur de Harare qui s'est fait connaître par son opposition au régime Mugabe en 2016, a déclaré à Reuters que des policiers avaient encerclé sa résidence, alors qu'il avait posté sur Facebook des messages appelant les Zimbabwéens à la résistance passive.

Il a été ligoté et poussé à l'intérieur d'un fourgon par une dizaine de policiers en armes, mercredi matin. Placé en détention, il a été inculpé d'incitation à des troubles publics, a déclaré son avocate, Beatrice Mtetwa.

Le chef de l'Etat, Emmerson Mnangagwa, qui effectuait une visite en Russie et doit se rendre ensuite au Forum économique mondial de Davos, s'est dit mercredi "profondément attristé" par les manifestations violentes.

(MacDonald Dzirutwe; Eric Faye pour le service français)