Renault reste devant PSA, nouvelle croissance en vue en 2019

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Renault reste devant psa en 2018, ventes mondiales +3,2%[reuters.com]
(Crédits : Vincent Kessler)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine) (Reuters) - Renault a fait état vendredi d'une hausse de 3,2% de ses ventes mondiales en 2018 au record de 3,88 millions de véhicules, restant de justesse le premier constructeur automobile français dans le monde pour la troisième année d'affilée.

Le groupe au losange, dont la gouvernance est ébranlée depuis deux mois par l'arrestation de son PDG Carlos Ghosn au Japon, a vendu l'an dernier 6.530 véhicules de plus que son compatriote PSA.

Celui-ci a fait état mardi d'une hausse de 6,8% de ses ventes grâce notamment à l'ajout des marques Opel et Vauxhall, l'ancienne filiale européenne de General Motors.

"A l'arrivée nos volumes progressent quasiment sur toutes les régions, et nous rentrons dans l'année 2019 avec des prévisions de légère hausse des ventes", a souligné Olivier Murguet, nouveau directeur commercial de Renault, au cours d'une conférence de presse.

Prié de dire si l'affaire Carlos Ghosn avait eu des retombées sur les ventes de Renault, Olivier Murguet a refusé de faire le moindre commentaire.

Egalement chargé des régions, il voit dans cette nouvelle organisation un moyen de réagir avec plus d'agilité à un environnement commercial mondial aujourd'hui très volatil.

Toujours nettement plus international que PSA, Renault a vu ses ventes en Europe quasi-stagner l'an dernier (+0,5%) tandis qu'elles ont grimpé de 6,1% hors d'Europe, la performance du groupe en Russie, au Brésil et en Afrique ayant compensé l'arrêt des ventes en Iran et une baisse des livraisons en Inde.

La part des ventes de Renault hors d'Europe a ainsi franchi la barre des 50% (50,6% en 2018 contre 49,2% en 2017), alors que le poids du continent européen dans les ventes de PSA dépasse désormais 80%.

NOUVEAUX LANCEMENTS APRÈS UNE ANNÉE BLANCHE EN 2018

Si l'on exclut les marques chinoises d'utilitaires Jinbei et Huasong, intégrées par Renault depuis l'an dernier, les ventes du groupe au losange ressortent cependant en baisse de 1,2% sur l'année écoulée.

Comme pour l'ensemble de la profession automobile, l'année 2019 s'annonce pour les marchés relativement incertaine - Renault attend notamment un marché mondial et européen stable.

Mais contrairement à 2018, année blanche en termes de lancements, le constructeur peut espérer bénéficier en 2019 des nouveaux modèles prévus à l'international, et de l'arrivée très attendue de la Clio de 5e génération en Europe au second semestre.

Fin 2018, PSA a profité quant à lui de l'homologation dans les temps de l'ensemble de sa gamme aux nouvelles normes WLTP pour augmenter de 3,8 points à 17,1% sa part de marché en Europe. Celle de Renault, qui n'avait pas homologué tous ses modèles au 1er septembre, date d'entrée en vigueur des nouvelle normes, plus strictes, a reculé de plus d'un point au quatrième trimestre, passant de 10,9% à 9,8%.

Olivier Murguet a déclaré toutefois que le groupe avait respecté la trajectoire qu'il s'était fixé, que le dossier WLTP était désormais pour l'essentiel derrière lui et que les ventes en France devraient ressortir "à peu près stables" en janvier.

Renault s'apprête par ailleurs à tourner la page dans les prochains jours sur l'ère Carlos Ghosn, toujours incarcéré au Japon.

Dans le Figaro de vendredi, Philippe Lagayette, administrateur référent qui assure provisoirement la présidence, déclare que la gouvernance transitoire mise en place "fonctionne efficacement". "Cela dit, puisque l'indisponibilité du PDG semble devoir durer, nous avons maintenant la responsabilité de prendre des mesures durables", a-t-il déclaré.

(Edité par Benoît Van Overstraeten)