Plus de 40.000 Polonais aux obsèques du maire de Gdansk

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Plus de 40.000 polonais aux obseques du maire de gdansk[reuters.com]
(Crédits : Agnieszka Barteczko)

GDANSK, Pologne (Reuters) - Quarante-cinq mille personnes ont assisté samedi aux obsèques de Pawel Adamowicz, maire de Gdansk, poignardé dimanche soir lors d'un gala de charité, selon le décompte de la police.

Parmi les personnalités rassemblées à la basilique Saint-Marie, où elles ont été célébrées, figuraient l'ancien président Lech Walesa, le Président du Conseil européen, Donald Tusk, et le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.

Maire de Gdansk depuis 1998 et membre de la Plate-forme civique (PO), il assistait à un spectacle musical au profit des hôpitaux lorsqu'un homme est monté sur le podium pour le frapper à coups de couteau. Il a succombé à ses blessures le lendemain, à l'âge de 53 ans, trois mois après sa réélection.

Selon la chaîne de télévision TVN24, 3.500 personnes ont pris place dans la basilique pour assister à ses obsèques, célébrées par l'archevêque de Gdansk, Leszek Slawoj Glodz, qui remis des rosaires envoyés par le pape François aux proches du défunt.

"Ce qui s'est passé dimanche soir (...) a été perçu comme une retentissante sonnerie d'alarme appelant à sauver la conscience et à changer notre mode de vie, notre façon de faire de la politique", a-t-il déclaré.

L'assassinat du maire de Gdansk, farouche opposant du parti ultraconservateur Droit et justice (PiS) au pouvoir et partisan de l'accueil des réfugiés, illustre les tensions qui règnent dans plusieurs pays d'Europe de l'est, dont les dirigeants populistes attisent le sentiment nationaliste.

Vendredi, 53.000 personnes sont venues lui rendre hommage au Musée du mouvement Solidarité, où sa dépouille était exposée.

Son assassin, un jeune homme de 27 ans, avait été libéré en décembre après avoir purgé une peine de cinq ans et demi de prison pour des attaques à main armée.

Sur des images de télévision, on le voit hurler "Adamowicz est mort!" en levant les bras et affirmer que la Plate-forme civique, au pouvoir de 2007 à 2015, l'a fait torturer alors qu'il était en prison. La classe politique polonaise a unanimement condamné cette agression.

Depuis, une dizaine de personnes ont été arrêtées pour des appels au meurtre ou des menaces proférées sur les réseaux sociaux.

Pawel Adamowicz faisait partie des onze maires polonais signataires d'une déclaration en faveur de l'accueil des réfugiés qui ont fait l'objet de faux actes de décès publiés par la Jeunesse de toute la Pologne, un mouvement d'extrême droite.

Après son assassinat, les intentions de vote en faveur du PiS sont passées de 33 à 30%, selon l'institut Kantar Millward Brown. La Plate-forme civique est quant à elle créditée de 25% des voix.

(Pawel Goraj avec Pawel Florkiewicz à Varsovie, Jean-Philippe Lefief pour le service français)