L'épouse de Carlos Ghosn, "très inquiète", a écrit à Macron

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L'epouse de ghosn, qui reclame un proces equitable, a ecrit a macron[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Carole Ghosn, l'épouse de Carlos Ghosn en détention depuis le 19 novembre dernier au Japon, a écrit à Emmanuel Macron pour qu'il s'assure "de la détermination de la République française à garantir à ses ressortissants le droit à un procès équitable".

L'information, révélée par Le Journal du Dimanche, a été confirmée à Reuters par sa porte-parole, Devon Sturgeon.

"Je demande instamment au président de la République française d'aider mon mari qui est citoyen français. Carlos est un être humain, vivant dans des conditions de détention déplorables, voire inhumaines", déclare Carole Ghosn dans un entretien à paraître jeudi prochain dans Paris Match et dont l'hebdomadaire a diffusé des extraits dimanche soir.

"Il a le droit d'être traité décemment, comme tout présumé innocent. N'oublions pas le formidable redressement de Renault qu'il a mené. Les résultats de la société rendus publics la semaine dernière n'ont jamais été aussi florissants", ajoute-t-elle.

Pour l'épouse de Carlos Ghosn, "le refus par Nissan de la dynamique de fusion avec Renault initiée en accord avec le gouvernement français n'est d'ailleurs probablement pas étrangère à l'acharnement des Japonais envers [s]on mari."

Elle précise que le ministère français des Affaires étrangères lui a fait savoir samedi qu'Emmanuel Macron avait pris connaissance de son courrier et "qu'il entendait y répondre rapidement."

Carole Ghosn se dit "très inquiète" pour la santé de son époux.

"Je sais qu'il a perdu dix kilos, et a dû interrompre le traitement qu'il prenait pour le cholestérol parce qu'il n'est pas autorisé à prendre des médicaments français. Récemment j'ai appris qu'il était tombé malade, et à ce jour je ne sais toujours pas exactement ce qu'il a eu, sinon une forte fièvre."

"Carlos est un homme d'une grande intégrité et je sais qu'il va faire face, se battre de toutes ses forces pour son honneur. Sa réputation est la chose à laquelle il tient le plus au monde", souligne-t-elle.

L'ex-président de Nissan a été inculpé par la justice japonaise de plusieurs chefs liés à des malversations financières présumées, accusations qu'il rejette.

La prolongation de sa détention a amené l'Etat français, premier actionnaire de Renault, à lancer le processus destiné à remplacer définitivement le PDG du constructeur français.

L'épouse de Carlos Ghosn avait déjà adressé un courrier à l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch pour dénoncer les conditions de détention de l'industriel.

"Pendant des heures, chaque jour, les inspecteurs l'interrogent, l'intimident, le sermonnent et l'admonestent, dans l'intention de lui extirper une confession", écrivait-elle notamment.

(Sophie Louet)